Le projet Xlinks, visant à établir le plus long câble sous-marin d'interconnexion au monde reliant le réseau d'énergie renouvelable du Maroc à celui du Royaume-Uni, apportera une valeur substantielle à Rabat, a déclaré le PDG de la société britannique Octopus Energy, Greg Jackson. Le projet Xlinks tirera profit de l'électricité produite dans la région de Guelmim Oued Noun au Maroc, grâce à une installation de 10,5 gigawatts de parcs solaires et éoliens, bénéficiant du soutien d'un stockage de batterie de 20 GWh/5 GW. Pour acheminer cette électricité jusqu'au réseau électrique britannique, des câbles sous-marins à courant continu haute tension d'une longueur totale de 3.800 kilomètres seront fabriqués au Royaume-Uni. Cette entreprise titanesque a déjà reçu un investissement initial de 5 millions de livres (6,8 millions de dollars) de la part d'Octopus Energy, complété par un financement de 35 millions de livres de la Abu Dhabi National Energy Company. A cet égard, le PDG d'Octopus Energy, Greg Jackson, a mis en lumière les motivations de son entreprise pour soutenir le projet Xlinks, d'abord en considérant les interconnexions à longue distance comme une tendance incontournable de l'avenir, aussi ubiquitaire que les connexions Internet. Ensuite, il a souligné l'atout de la constance dans la production d'électricité, offrant une source d'énergie fiable tout au long de l'année, idéale pour alimenter les véhicules électriques et alimenter les pompes à chaleur en hiver. Pourtant, malgré son potentiel, le projet Xlinks n'échappe pas à la réalité des défis à surmonter. L'estimation des coûts, oscillant entre 20 et 22 milliards de livres, requiert un financement considérable et des autorisations pour traverser les eaux françaises et espagnoles sont encore nécessaires. Le Maroc, pays déjà confronté à des défis liés à la rareté de l'eau, devra faire face à l'ampleur de l'usage d'eau nécessaire pour entretenir les panneaux. Cependant, Xlinks se veut rassurant en affirmant que les terres concernées ne sont pas habitées et qu'ils travaillent sur des initiatives de dessalement de l'eau qui laisseront un surplus net d'eau dans la région. Face à toute inquiétude concernant la rareté de l'eau au Maroc pour l'entretien du projet, Jackson a répondu : « Si l'on veut entraver quelque chose, on peut toujours trouver un problème, mais je pense que le Maroc va pâtir bien davantage du changement climatique si nous ne mettons pas en place de tels projets. C'est une industrie d'exportation qui apportera une réelle valeur ajoutée au Maroc« . Annoncé l'année précédente, ce projet pionnier vise à fournir une capacité d'énergie renouvelable de 3,6 GW pendant une moyenne de 20 heures par jour, soit environ 8% des besoins actuels du Royaume-Uni. Cette quantité est suffisante pour alimenter 7 millions de foyers britanniques d'ici la fin de la décennie. Ce projet, s'il parvient à surmonter tous les défis, pourrait s'avérer révolutionnaire, plaçant le Maroc et le Royaume-Uni à la pointe de l'innovation énergétique mondiale.