C'est l'événement panafricain de référence. Africités fête ses 20 ans et sa 8e édition à Marrakech du 20 au 24 novembre. Une occasion pour les élus locaux du continent d'échanger autour des grands enjeux de développement que connaissent leurs localités. Organisé par les Cités et gouvernements locaux du continent africain tous les trois ans dans l'une des cinq régions d'Afrique, Le Salon Africités 2018 a choisi Marrakech pour cette année, avec plus de 5 000 participants dont prés de 3000 de dirigeants de collectivités locales, annonce le communiqué d'ouverture de l'événement. Secrétaire général de l'Organisation Cités et Gouvernement Locaux d'Afrique (CGLUA) qui chapeaute ce raout continental, Jean Pierre Elong Mbassi a déclaré lors de l'ouverture des travaux que « l'Afrique doit prendre ses responsabilités et inventer un autre modèle de développement puisque les modèles anciens nous ont menés droit au mur ». Côté marocain, le maire PAM d'Al Hoceima et président de l'Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC) a mis en évidence l'importance des élus locaux dans l'accomplissement des projets de développement local en expliquant notamment que « souvent, des projets ne réussissent parce qu'on n'a pas impliqué les collectivités locales ». Pour plus d'accords de partenariat En ce qui concerne le Maroc, quatre protocoles d'entente visant « la promotion de la coopération décentralisée » ont été signés, ce mardi à Marrakech, entre l'AMPCC et des présidents des collectivités territoriales africaines et internationales. Paraphés par le président Mohamed Boudra, le maire de Brazzaville Christian Roger Okemba, le maire de la de Diego Suarez (Madagascar) Jean-Luc Désiré Djavojozara, le maire de Ouagadougou Armand Roland Pierre Beouinde et la vice-maire de Lille (France) chargée du développement durable Christiane Bouchart, ces protocoles visent à « renforcer l'action commune pour un développement durable, résilient, bas-carbone et inclusif des territoires » précise un communiqué de la MAP. Egalité, solidarité, partenariat et inclusion sont parmi les domaines de coopération de ces quatre conventions. Notons que les cinq parties signataires s'engagent, en vertu de ces accords, à « œuvrer de concert pour partager les connaissances et les bonnes pratiques, encourager la coopération locale, appuyer de manière opérationnelle les opportunités de dialogue et d'échanges politiques, économiques et socioculturels et favoriser l'intégration régionale, ainsi que la promotion de rencontres internationales ou régionales » explique la MAP. La décentralisation : un chantier marocain Initié en vertu de la première Constitution que le Maroc a adoptée en 1962, le processus de décentralisation constitue une expérience de poids que les responsables marocains peuvent partager avec leurs partenaires africains. Lors de la cérémonie d'ouverture du sommet, le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit est intervenu pour expliquer comment le pays peut transmettre son expérience. Il a notamment déclaré que cette contribution « a pour objectif de contribuer de manière concrète à la mise en place d'un système de coopération décentralisé entre les collectivités territoriales marocaines et leurs homologues africaines, et ce dans le cadre d'une approche intégrée des questions de développement selon la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI qui accorde un intérêt particulier à la solidarité et à la coopération africaines« . Parmi les congressistes, il est désormais admis de parler de coopération décentralisée. Soit un outil de dialogue et de communication entre élus et acteurs locaux marocains et ceux du reste du continent, en vue de nouer des relations plus étroites. N'oublions pas que le Royaume a réintégré l'Union africaine (UA, dont il était membre fondateur sous le nom de l'OUA) il y a deux ans après trois décennies de pratique de la politique de chaise vide.