Pour faire face aux répercussions de la pandémie, le gouvernement a œuvré dans l'urgence et en collaboration avec les professionnels et les acteurs du tourisme pour mettre en place un plan d'urgence, ce qui a permis de sauver le secteur de l'effondrement dans une conjoncture économique mondiale difficile et tendue, a affirmé, mardi, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Intervenant lors de la séance plénière consacrée aux réponses du chef du gouvernement aux questions relatives à la politique générale autour de la stratégie touristique, tenue ce mardi à la Chambre des conseillers, Aziz Akhannouch a décortiqué les différentes avancées du secteur touristique ainsi que les mesures qui lui ont permis d'échapper au scénario de l'effondrement. Selon le chef du gouvernement, le nombre de touristes arrivant au Maroc avait diminué de 79 % en 2020 et de 71 % en 2021 par rapport à 2019, qui était une année de référence. Cela représentait une énorme perte estimée à 90 milliards de dirhams en termes de revenus en devises fortes du pays. Afin d'y faire face, poursuit-il, le gouvernement a travaillé dans l'urgence et la réactivité avec les professionnels impliqués dans le secteur pour mettre en œuvre un plan d'urgence en mobilisant un montant de 2 milliards de dirhams (MMDH), et ce pour accompagner la reprise économique. « Le plan d'urgence de soutien au secteur élaboré par le gouvernement a été couronné de succès, ayant permis de soutenir les acteurs du secteur touristique et d'aider les entreprises touristiques à surmonter les effets négatifs de la pandémie et à préserver les emplois », explique Akhannouch. Il rappelle ainsi les mesures phares adoptées dans le cadre de ce plan, notamment le prolongement du versement de l'indemnité forfaitaire, le report des charges dues à la CNSS pendant 6 mois, l'établissement d'un moratoire relatif aux échéances bancaires, l'exonération de la taxe professionnelle due par les hôteliers en 2020 et en 2021, et enfin l'octroi de la subvention de l'État au secteur de l'hôtellerie pour un montant global de 1 MMDH, dont ont bénéficié 737 établissements. En outre, « le gouvernement a mobilisé toutes les capacités matérielles, humaines, logistiques et organisationnelles pour la réussite de l'opération "Marhaba", selon une approche participative et une mobilisation globale des différentes parties prenantes, ce qui traduit la sage vision royale et des directives de Sa Majesté d'améliorer les services rendus aux Marocains résidant à l'étranger (MRE) et d'améliorer continuellement ses conditions d'accueil », ajoute le chef du gouvernement. D'un autre côté, le « e-visa » a également été approuvé en tant que nouveau système visant à faciliter l'accès des bénéficiaires à un visa d'entrée au Royaume du Maroc. Ce visa est disponible aux citoyens de 49 pays, et à ce jour plus de 80 000 visas électroniques ont été accordés, dévoile le responsable. Grâce à tous ces efforts, le Maroc a connu une très forte reprise après l'ouverture des frontières. Akhannouch fait savoir que le Royaume a accueilli, entre mars et décembre 2022, environ 11 millions de touristes, avec une augmentation de +292 % par rapport à 2021, et de +391 % par rapport à 2020. Ainsi, le secteur a enregistré, en seulement 10 mois, 84 % de la capacité touristique par rapport à l'ensemble de 2019. Le Maroc, insiste-t-il, a pu récupérer 84 % de cette capacité, contre une moyenne de 63 % dans d'autres pays du monde entier. De plus, le nombre de nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement touristique classés a doublé par rapport à 2021, pour dépasser les 19 millions de nuitées, soit une hausse de +192 %. Le tourisme interne, quant à lui, représente 50 % du nombre d'arrivées dans les établissements d'hébergement touristique classés, contre 38 % avant la crise. Les recettes touristiques en devises fortes ont, pour leur part, dépassé le plafond de 93,6 milliards de dirhams à fin 2022, soit un taux de 119 % par rapport à 2019, et de 170 % par rapport à 2021. « Tous les indicateurs poursuivent leur rythme haussier en ce début d'année, puisqu'une hausse de +17 % a été enregistrée du nombre d'arrivées touristiques à fin février 2023 comparée à 2019. En plus, les recettes ont franchi le cap des 16 MMDH entre janvier et février, enregistrant une augmentation de 50 % par rapport à la même période en 2019 et de plus de 400 % par rapport à celle de l'année dernière », affirme Akhannouch. Parallèlement aux mesures urgentes, le gouvernement s'est engagé, dès l'ouverture des frontières, à prendre un ensemble de mesures nécessaires pour relancer et développer l'activité touristique. « Nous avons travaillé sur le lancement de vastes campagnes promotionnelles pour commercialiser le potentiel touristique au niveau local et international, et pour promouvoir la destination Maroc, dont "Ntla9awfbladna", et "Maroc, terre de lumière", entre autres ». Et d'ajouter : « Pour renforcer la gouvernance du secteur du tourisme, le gouvernement a travaillé à faire évoluer le dispositif législatif du secteur, en promulguant un ensemble de textes, tels que le décret réglementant la profession d'agent de voyage, le décret réglementant la profession de guide touristique... ». Ainsi, le gouvernement est pleinement mobilisé afin de diversifier l'offre touristique et l'adapter aux nouvelles exigences des touristes, notamment en matière de tourisme culturel, rural, montagnard et écologique, ce qui permettra à notre pays d'attirer un segment diversifié de visiteurs, et ce, tout au long de l'année. Akhannouch rappelle également que la participation remarquable de l'Equipe Nationale de Football à la Coupe du monde au Qatar a largement contribué au rayonnement du Royaume au niveau international et formé une campagne de communication remarquée au profit du pays. Il a ainsi appelé les différentes parties prenantes du tourisme à renforcer leur implication dans cette dynamique que connaît le secteur, après avoir initié la mise en œuvre de la feuille de route stratégique 2023-2026. « Cette feuille de route met en valeur le potentiel du Maroc en tant que destination touristique de référence, compte tenu de l'expansion de l'offre touristique nationale, l'intensification de la concurrence aux niveaux régional et international ».