La famille de la défunte F' dila Akkioui, décédée le 26 septembre dernier lors d'une marche de protestation dans la province d'Ifrane, demande dans une lettre adressée au procureur général du roi près la cour d'appel de Meknès la réouverture de l'enquête judiciaire. Explications. Presque 2 mois après le drame, les membres de la famille de F' dila Akkioui réclament encore justice. Cette femme enceinte avait trouvé la mort le 26 septembre dernier, au cours d'une marche de protestation partie du centre de Sidi Addi (commune rurale de Sidi Lmakhfi, province d'Ifrane), au niveau de la route nationale N8 reliant Fès et Marrakech. Les habitants de la région comptaient se déplacer à pied jusqu'au siège de la province pour « contester contre la concession de leurs terres collectives à un promoteur immobilier » comme nous l'indiquait un habitant et acteur associatif local au moment des faits. Dans leur lettre envoyée au procureur général du roi près la cour d'appel de Meknès pour demander la réouverture de l'enquête judiciaire, et dont Hespress FR détient une copie, les membres de la famille de la disparue « sous la violence« , 38 ans, expliquent que « le rapport du médecin légiste ne leur est pas parvenu » et qu'ils « ne pouvaient pas voir le corps de leur fille, qui a été placée dans un cercueil, sans les informer de l'inhumation« . Des circonstances troubles Le matin du 26 septembre dernier à Sidi Addi, alors que les forces auxiliaires tentaient de faire barrage aux manifestants des Soulaliyate des Aït Merwul, « une bousculade a été provoquée durant laquelle F' dila s'est évanouie » nous rapportait une source associative locale. Enceinte et asthmatique, selon le témoin, F' dila Akkioui a attendu près d'une heure avant de pouvoir être transportée dans une ambulance vers l'hôpital provincial d'Azrou. Un trajet durant lequel elle a rendu l'âme. Abdellatif Afri, le directeur de l'hôpital provincial d'Azrou nous affirmait que la jeune femme était décédée à son arrivée aux urgences. Il précisait également n'avoir « aucune idée sur le retard de l'arrivée de l'ambulance » pour transporter la défunte. Abdellatif Afri nous déclarait également que les résultats de l'autopsie, pratiquée à l'hôpital Mohammed V de Meknès, « ont été délivrés au procureur général du parquet de Meknès, et resteront confidentiels tant que l'enquête est en cours« . Les Aït Merwoul, des ayants droit mécontents Ayants droit de terres agricoles à Ain Orma (préfecture de Meknès) louées à des exploitants locaux, les Aït Merwoul qui relèvent de la commune d'Oued Ifrane contestent la concession de leurs terres collectives à un promoteur immobilier « dans des conditions litigieuses pour un prix symbolique et une durée de 40 ans » Selon notre interlocuteur, le différend a eu lieu lorsque les autorités locales ont voulu « contraindre les représentants légaux des ayants droit à accepter l'offre d'un promoteur immobilier sans prévenir les habitants ». Aujourd'hui, les ayants droit demandent à faire entendre leur voix au Conseil de tutelle, une institution d'arbitrage et de décision qui opère depuis Rabat sous la supervision du ministre de l'Intérieur. « Il y a eu des promesses pour que les revenus de cette terre soient placés dans une caisse pour financer des projets à l'initiative des ayants droit« , nous précisait un exploitant agricole de Sidi Addi.