Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, José Manuel Albares, a affirmé que son pays défendra fermement ses intérêts contre la violation par l'Algérie de l'accord d'association avec Bruxelles, en procédant au blocage unilatéral des opérations commerciales dans les deux sens avec l'Espagne, depuis juin dernier. ''Nous allons mener une défense souveraine de nos entreprises et de leurs intérêts'' face à la décision des autorités algériennes de bloquer les échanges commerciaux entre les deux pays, a souligné Albares dans un entretien au journal ''Ara'', publié vendredi. Ces blocages de la part d'Alger résultent de l'annonce, le 8 juin dernier, de la suspension du Traité d'amitié avec l'Espagne, en protestation contre la position espagnole soutenant le plan d'autonomie au Sahara marocain, ce qui a été qualifié par l'Espagne d'ingérence dans ses affaires internes et souveraines. ''Nous voulons (avec l'Algérie) les mêmes relations que celles que nous entretenons avec nos voisins, à savoir une relation basée sur l'amitié, le respect et le bénéfice mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures'', a insisté le chef de la diplomatie espagnole. L'Union européenne (UE) et la Commission européenne (CE) ont dénoncé, à plusieurs reprises, la violation par Alger de l'accord d'association avec Bruxelles. Cette semaine, le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-président de la CE, Josep Borrell, a indiqué que ''les importations en provenance d'Espagne ont été presque totalement suspendues de facto, ce qui nuit considérablement à l'ensemble des relations entre l'Algérie et l'Union européenne ». « L'impasse actuelle n'est dans l'intérêt de personne », a-t-il dit dans des déclarations rapportées par des médias espagnols. La Commission européenne avait assuré qu'elle était « prête à prendre des mesures » contre la violation par l'Algérie de l'accord d'association avec Bruxelles. « La politique commerciale est une compétence exclusive de l'UE » et, par conséquent, Bruxelles « est prête à prendre des mesures contre toute mesure appliquée contre un État membre », avait souligné, Miriam Garcia Ferrer, porte-parole de la Commission européenne pour le Commerce, dans une déclaration à l'agence de presse espagnole Europa Press. Depuis juin dernier, la Commission européenne a « régulièrement fait part de ses préoccupations concernant les implications commerciales » de la décision d'Alger, « en particulier les expéditions bloquées en provenance d'Espagne », avait fait valoir Mme Garcia Ferrer.