Alors que les cours du carburant ont nettement baissé sur le marché international, les prix au Maroc semblent poursuivre leur tendance haussière, impactant aussi bien les professionnels que les particuliers qui ne comprennent toujours pas les raisons de la persistance de cette hausse. Depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien début 2022, une vague inflationniste a pris place touchant ainsi un grand nombre de produits, en particulier les carburants qui ont connu une hausse sans précédent dans le monde entier. Toutefois, les prix ont quelque peu baissé ces derniers mois dans un ensemble de pays, mais cela n'a pas été ressenti par les consommateurs marocains. A préciser que ces derniers ont noté que quelques sociétés multinationales opérant au Maroc refusent toujours de réduire les prix et imposent les mêmes tarifs fixés quelques jours après la crise, contrairement à d'autres qui les ont baissé, créant ainsi une sorte de confusion chez les automobilistes. Selon eux, cette situation devient de plus en plus compliquée et incontrôlable, surtout lorsqu'ils constatent que les prix du gasoil varient d'une station à autre et dépendent également des quartiers ou secteurs. En outre, ceux-ci n'obtiennent aucune explication compréhensible aux différences flagrantes. Rappelons que le prix moyen du diesel à l'échelle mondiale est actuellement de 1,32 Dollar US soit 13,80 dirhams le litre. D'après le site Global Petrol Prices, les pays riches ont des prix plus élevés tandis que les pays plus pauvres et les pays producteurs et exportateurs du pétrole ont des prix nettement plus bas. Une exception est les Etats-Unis, un pays économiquement avancé avec des prix bas de diesel. Selon la liste des prix par pays que le site a fourni le 26 décembre 2022, le Maroc est classé en 94è position avec un prix moyen de 14,50 dirhams, après le Fidji, le Togo, la Guinée et devant la Tanzanie, le Congo et le Mali. A titre d'exemple, l'Egypte qui est en 4è position propose le litre à 3,06 dirhams tandis que la Libye opte pour un prix de 0,32 dirhams/l. Il explique ainsi que les différences de prix entre pays sont dus aux diverses taxes et subventions pour diesel. Le site comparateur affirme que tous les pays ont accès aux mêmes prix du pétrole sur les marchés internationaux, mais ils imposent des taxes différentes. En conséquence, les prix du diesel sont différents. Cette situation a poussé un ensemble d'acteurs, y compris les parlementaires à réagir, le cas du président du groupe parlementaire du PPS, Rachid Hamouni, qui s'est adressé à la ministre de la transition énergétique en précisant que «quand les prix des carburants ont augmenté, le gouvernement l'a expliqué par la hausse des prix de l'énergie sur le marché international. Mais, quand les prix ont baissé sans se répercuter sur les prix à la pompe, le gouvernement a déclaré que le problème ne résidait pas dans la cherté des matières premières mais dans celle du raffinage et du stockage. Nous lui avons alors répondu que le Maroc disposait d'une raffinerie et de bacs de stockage. Mais, là encore, le gouvernement s'est empêtré dans ses contradictions en déclarant que la question du raffinage n'est plus une priorité». Plusieurs ont reproché à l'Exécutif de ne pas avoir appliqué la décision du tribunal de commerce de Casablanca l'autorisant à louer, en 2020, les bacs de stockage de la raffinerie Samir quand le prix du pétrole ne dépassait pas les 20 dollars le baril. En réponse, Leila Benali a souligné «qu'il fallait poser cette question en son temps car ce dossier a été traité par le précédent gouvernement. En effet, en mai 2020, le prix du baril du pétrole était autour de 20 dollars quand le précédent gouvernement a demandé l'autorisation au tribunal de commerce de Casablanca de louer les bacs de stockage. Cette juridiction a rendu un jugement favorable. Et c'est l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) qui a été chargé de la signature des contrats de location. Mais, après un an de tergiversations, rien n'a été fait, d'où l'ordonnance annulant l'exploitation des bacs de stockage du raffineur», laissant ce dossier ouvert sans réponse valable aux consommateurs.