Le Groupe OCP, Bioline by Invivo, Agrorobótica et Sementes Tropical lancent le premier projet de culture et de certification carbone pour soutenir l'agriculture durable au Brésil. En effet, le Groupe OCP, a annoncé ce mardi un partenariat pour projet initial de culture et de certification carbone dans le « Matto Grosso » (région agricole qui produit l'essentiel des céréales et produits d'élevage du Brésil) aux côtés de la coopérative d'agriculteurs Bioline by Invivo et de la société agritech « Agrorobótica ». Ainsi, l'exploitant agricole sélectionné est l'une des premières sociétés agricoles brésiliennes à adopter les nouvelles technologies dans l'agriculture. Dans un premier temps, le projet couvrira des zones de culture de coton, de soja et de maïs, cultures représentatives de l'agriculture brésilienne, indique l'OCP dans un communiqué, notant que le projet émane d'une conviction partagée selon laquelle la santé des sols est essentielle pour la préservation de l'environnement, la sécurité alimentaire et la réalisation des objectifs mondiaux de neutralité carbone. Ce projet, poursuit la même source, n'est que le début d'une collaboration plus large entre le Groupe OCP, Bioline et Agrorobótica. Selon le groupe, ce partenariat encouragera les pratiques agricoles régénératives pour améliorer le rendement et la qualité des sols grâce à des solutions digitales personnalisées et adaptées aux cultures. Pour y parvenir, le projet appliquera l'outil d'analyse des sols piloté par l'IA (Intelligence Artificielle) d'Agrorobótica (Spectrométrie d'émission atomique de plasma induit par laser -LIBS-) pour mesurer et vérifier la teneur en carbone et le potentiel de séquestration. LIBS est une technique analytique qui utilise un rayon laser à haute focalisation pour créer un micro-plasma à la surface de l'échantillon de sol, afin de déterminer sa composition élémentaire sans générer de résidus chimiques nocifs. Dans les détails, LIBS génère des données qui permettent à un agriculteur d'adopter les meilleures pratiques régénératives, nécessaires à une agriculture durable. Ces pratiques renforcent la capacité de séquestration du carbone dans le sol tout en améliorant sa santé et sa fertilité, ce qui permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone, de soutenir la sécurité alimentaire et de contribuer à augmenter les revenus des agriculteurs, souligne le groupe. Aussi, les crédits Carbone générés par ce projet constituent une précieuse source de revenus pour l'agriculteur, précise-t-on, avant de soulever que ces crédits Carbone seront aussi mis en avant par le Groupe OCP pour atteindre ses propres objectifs de neutralité carbone à horizon 2040. «Ce partenariat est un premier pas du Groupe OCP vers la séquestration du carbone, reflétant sa stratégie visant à mener une transformation durable de l'agriculture et à encourager des pratiques innovantes pour améliorer les rendements et la qualité des sols », indique le groupe. Ainsi, Hanane Mourchid, Chief Sustainability Officer du Groupe OCP a indiqué que le groupe OCP promeut les pratiques agricoles régénératives au Brésil, en Afrique et dans de nombreuses régions du monde en soutenant les agriculteurs par la formation, en déployant l'approche 4R et en encourageant l'innovation. « Nous sommes ravis de contribuer à cette étape importante vers la mise à l'échelle de l'initiative de la culture du carbone. Ce projet à grande échelle créera un nouveau revenu pour nos agriculteurs en les récompensant de leurs efforts pour contribuer à l'action climatique mondiale. Le projet est un moyen concret d'explorer le potentiel de l'agriculture en tant que puits de carbone naturel et contribuera à atteindre les objectifs de l'accord de Paris », a-t-elle exprimé. De son côté, Laurent Martel, Directeur Général de Bioline by InVivo, a souligné que « ce projet illustre la volonté de Bioline by InVivo d'accélérer le déploiement des solutions agricoles pour l'environnement, en diversifiant les revenus des agriculteurs. L'agriculture peut régénérer le capital naturel, c'est une solution à la crise climatique, et les agriculteurs doivent être rémunérés pour leurs actions régénératrices ». Le responsable à Bioline By InVivo a poursuivi que ce projet vient compléter une série d'initiatives incubées en France par Bioline sur la transition agricole bas carbone. « Nous lançons un projet de séquestration du carbone : Carbone&Co, avec des coopératives françaises, et avons créé CarbonExtract, un outil numérique de suivi, de reporting et de vérification du carbone projets agricoles. L'agriculture carbone est un modèle naissant qui doit être testé sur différents terrains expérimentaux, aux côtés d'autres outils pour financer la transition, et une approche globale est primordiale pour identifier les meilleures approches. Nous attendons beaucoup de notre partenariat avec le Groupe OCP à travers ce projet pilote qui alimentera notre base de connaissances pour créer et accélérer le déploiement de solutions qui aideront les agriculteurs à régénérer l'environnement et à diversifier leurs revenus », a-t-il indiqué. Pour sa part, Fábio Angelis, fondateur et PDG d'Agrorobótica a soutenu que « le but d'AGROROBÓTICA est de contribuer à la sécurité alimentaire et à l'atténuation des effets du changement climatique sur notre planète ». Aida Magalhães, CTO (Chief Technology Officer) d'Agrorobótica a ajouté : « À travers la PLATEFORME IA AGLIBS, nous digitalisons la gestion de la fertilité des sols et de la nutrition des plantes, pour la génération et la commercialisation de crédits carbone en agriculture. Le partenariat stratégique avec OCP et BIOLINE permet d'acheminer notre vision à l'agriculteur, en apportant comme création de valeur l'augmentation de la productivité agricole et de la durabilité, avec la monétisation du carbone ». Quant au directeur exécutif de Tropical, Victor Griesang, il a exprimé sa joie de participer à ce projet. « Nous sommes très heureux de pouvoir participer à ce projet. Nous sommes très intéressés à nous développer de manière durable. Nous voulons apprendre de nouvelles méthodes, mesurer de nouveaux points, découvrir de nouvelles technologies et nous adapter à une production agricole respectueuse de l'environnement », a-t-il dit.