Le Groupe d'action financière (Gafi), lors de sa réunion plénière du mois d'octobre, a salué les efforts du Maroc quant à sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et estime qu'une visite de terrain pour confirmer les progrès en substances est, cependant, nécessaire. Ce sera là, le processus de sortie de la liste des juridictions sous surveillance renforcée où se trouve le Royaume en compagnie de 23 autres pays. Au cours de cette assemblée, Gafi a évalué la Conformité du système marocain aux normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme avant de décider d'envoyer un groupe d'experts pour effectuer une visite de terrain au Maroc afin de déterminer les progrès réalisés. Cette visite de terrain qui probablement devrait avoir lieu en février prochain devrait permettre de faire le point sur l'état d'avancement de la mise en œuvre des axes de travail convenus par le Maroc et le Gafi en février 2021. Il s'agit notamment d'actions sur les plans législatif et réglementaire, ainsi qu'en matière de sensibilisation et de surveillance, adoptées par les différentes institutions nationales concernées. Un communiqué du gouvernement (l'Autorité nationale du renseignement financier (ANRF), diffusé ce vendredi dans la soirée, précise qu'il « convient de noter que la décision de la visite de terrain est une étape positive dans le suivi renforcé, car elle vise à déterminer dans quelle mesure les axes du plan d'action ont été effectivement déployés sur le terrain ». Aussi, le document poursuit « à l'instar des efforts déployés par les différentes autorités nationales, institutions et personnes assujetties au cours de la période écoulée, et pour la réussite de cette visite, les autorités et institutions nationales continueront à se mobiliser et à s'engager, avec un engagement total et responsabilité, dans ce chantier national pour s'assurer que le Royaume du Maroc sort de la liste de suivi renforcé du Gafi », poursuit le communiqué. Le Maroc, qui est soumis à une surveillance renforcée, a consenti énormément d'efforts au cours de ces dernières années pour pouvoir quitter cette liste relative au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. Cela étant, le Maroc à l'instar d'autres pays travaille activement avec le Gafi pour combler les lacunes stratégiques de son régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération. Lorsque le Gafi place une juridiction sous surveillance accrue, cela signifie que le pays s'est engagé à résoudre rapidement les lacunes stratégiques identifiées dans les délais convenus et est soumis à une surveillance renforcée. Cette liste est souvent appelée en externe « liste grise ». Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le Gafi a accordé une certaine flexibilité aux juridictions qui ne sont pas confrontées à des délais immédiats pour rendre compte des progrès sur une base volontaire. Les pays suivants ont vu leurs progrès examinés par le Gafi depuis juin 2022 : Albanie, Barbade, Burkina Faso, Cambodge, Îles Caïmans, Haïti, Jamaïque, Jordanie, Mali, Maroc, Myanmar, Nicaragua, Pakistan, Panama, Philippines, Sénégal, Soudan du Sud, Turquie, Émirats arabes unis et Ouganda. Après examen, le Gafi identifie désormais dans cette liste également la République démocratique du Congo, le Mozambique et la Tanzanie. Le Gafi salue les progrès réalisés par ces pays dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19. La Birmanie a été ajoutée aux Etats de la liste noire des pays à risque « élevé » de blanchiment d'argent, financement du terrorisme et de prolifération d'armes de destruction massive, au même titre que des pays comme l'Iran ou la Corée du Nord. Le Gafi a par ailleurs isolé la Russie en raison de la poursuite du conflit en Ukraine.