« Le père de 200 enfants, et notre père à tous, Hansjörg Huber, nous a quittés hier dans la nuit du 3 au 4 septembre », pouvait-on lire sur la page officielle de l'association des enfants de l'atlas, située à 35 km de Marrakech dans un petit village près de Tahannaout. Ses fils poursuivront la mission humanitaire qui les liait au village d'Atlas Kinder ». En effet, le Suisse Hansjörg Huber, fondateur du Village des enfants de l'Atlas, est décédé des suites d'une longue maladie. Toute sa vie, il s'est dédié au bien être des jeunes enfants abandonnés. C'est lui qui avait construit dans les environs de Tahannaout, un havre de paix à Dar Bouidar, ou le village d'enfants Atlas Kinder qui recueillait 180 enfants, dont 20 en situation de handicap. L'orphelinat est composé de plusieurs maisons d'habitation, d'une mosquée, d'un dispensaire, d'espaces de jeux et aussi de salles d'étude et d'une école primaire. « Je suis Suisse. La seule chose qui me reste de la Suisse, c'est ma petite croix sur la casquette. Mon cœur est Marocain ! », déclarait l'homme d'affaires (assurances) qui avait donné la moitié de sa fortune aux enfants abandonnés de Tahannaout, près de Marrakech. Pour Hansjörg Huber, il fallait sauver ces enfants, et les guider. « Cela m'a coûté 2 millions d'euros, c'est la moitié de ce que j'ai. J'ai trois fils, je les ai ramenés ici, j'ai dit : "papa va donner un autre sens à la moitié de votre héritage. J'ai dépensé 2 millions ici avec beaucoup de joie ». Aussi, comptait-il sur l'apport des personnes de bonne volonté pour aller loin dans la concrétisation de ce projet à caractère social et humanitaire « J'ai laissé tomber mes biens matériels en Suisse. J'ai trouvé des valeurs immatérielles que je sens tous les jours ici. C'est magnifique. Le cœur, le respect, l'amour, depuis que je distribue ces petits "chwiya", je suis l'homme le plus heureux de la terre. Je suis papa de 100 enfants », résumait, le donateur lors de son choix de s'installer au Maroc pour réaliser son rêve. « En 2008, j'ai déménagé avec ma compagne de Küsnacht, près de Zurich, à Marrakech et j'ai décidé de céder la moitié de ma fortune pour construire le village. La construction a commencé en 2013 et les premiers enfants ont emménagé en 2015 ». De son vivant, il a pu apporter la joie de vivre à ces enfants qu'il considérait comme siens et d'une centaine de travailleurs afin de tenir la promesse qu'il s'est faite dans sa jeunesse : être là pour ceux qui en ont le besoin. « Il y a des milliers de "Hubers" qui ont un bon cœur et suffisamment d'argent pour construire des villages similaires. En tout cas, le reste de ma vie appartient aux enfants ». Le défunt a été inhumé dans la journée dimanche 4 septembre au cimetière européen de Marrakech au pied des montagnes de l'Atlas qu'il chérissait tant.