Les forces russes avancent dans l'Est de l'Ukraine, où elles ont pris plusieurs localités, et visent les dépôts d'armes occidentales ainsi que leurs moyens d'acheminement, tandis qu'à l'ouest, les craintes d'un débordement du conflit en Moldavie s'accroissent. L'Est Kiev a reconnu mercredi une avancée des forces russes dans l'Est de l'Ukraine, avec la prise de plusieurs localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass. Depuis Izioum, déjà sous leur contrôle, les forces russes mènent un assaut en direction de Barvinkové, plus au sud. Elles ont pris la localité de Zavody et la banlieue nord-est de la localité de Velyka Komychouvakha, a indiqué le ministère de la Défense ukrainien dans son rapport matinal. Plus à l'est, en direction de Lyman, l'armée russe a capturé la localité de Zaritchné et « effectué des tentatives d'assaut près de Iampil », a-t-il poursuivi. Près de Severodonetsk, l'une des grandes villes de la région avec 100.000 habitants avant la guerre, les forces de Moscou ont pris le contrôle de la localité de Novotochkivské et mènent une offensive en direction de Nyjnie et Orikhové, selon la même source. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, l'armée ukrainienne n'a qu'assez rarement reconnu des avancées russes ou des prises de localités. L'activité aérienne russe se concentre sur le Sud et l'Est du pays en soutien des forces terrestres, souligne pour sa part le ministère britannique de la Défense qui précise que « l'Ukraine garde le contrôle de la plus grande partie de son espace aérien ». Le Sud L'armée russe a affirmé mercredi avoir détruit dans une frappe une « grande quantité » d'armes livrées à l'Ukraine par les Etats-Unis et des pays européens. « Des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens, ont été détruits avec des missiles de haute précision Kalibr tirés depuis la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporijjia », dans le Sud-Est de l'Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense. Il n'a pas précisé quelles armes avaient été détruites lors de cette frappe. L'armée russe affirme également avoir mené des frappes aériennes contre 59 cibles ukrainiennes, dont 50 où se trouvaient des troupes et quatre dépôts de munitions. « La Russie continue à viser des cibles militaires ukrainiennes et les infrastructures à travers le pays », selon le ministère britannique de la Défense. Le pont routier et ferroviaire enjambant l'estuaire du Dniestr et permettant de relier la zone d'Odessa à la frontière roumaine, frappé mardi, a de nouveau été visé mercredi matin, selon le PDG des chemins de fer ukrainiens. Transdniestrie La situation, confuse et inquiétante, semble se détériorer à l'ouest de l'Ukraine. Les autorités de la république séparatiste pro-russe de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé mercredi qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions russes avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones. « La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna », selon le ministère de l'Intérieur de Transdniestrie, ajoutant que mercredi matin, « des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine » sans faire de victimes. La Moldavie craint un débordement du conflit en Ukraine dans sa région séparatiste de Transdniestrie, appuyée par Moscou. La « république » auto-proclamée de Transdniestrie a fait sécession de la Moldavie en 1992, après une courte guerre contre Chisinau. Depuis, environ 1.500 soldats russes sont stationnés sur place. Ces derniers jours, la crainte que le conflit en Ukraine ne s'étende à la Transdniestrie se sont multipliées, après qu'un général russe a affirmé que l'offensive du Kremlin en Ukraine visait à établir un couloir vers cette région séparatiste. Les séparatistes ont affirmé qu'une série d'explosions s'étaient produites lundi et mardi dans cette « république » auto-proclamée. Bilan humain Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes parlent de 20.000 morts, en raison des combats mais aussi de l'absence de nourriture, d'eau et d'électricité. La Russie est « prête à coopérer » avec les Nations unies pour « soulager » les populations civiles en Ukraine, a assuré mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à Moscou.