Silence électoral en ce dernier jour avant l'élection présidentielle en France. Les deux candidats qui se présentent au deuxième tour sont sur la dernière ligne droite et les Français n'ont jamais été aussi partagés sur une élection aussi importante pour l'avenir de leur pays. Les derniers sondages arrêtés à vendredi donnent Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, devant Marine Le Pen, mais l'écart entre les deux se resserre. Cette année comme en 2017, le match se jouera entre le candidat centriste et la candidate d'extrême droite. Deux personnes que tout oppose, deux programmes pour la France que tout oppose, mais cette année, l'enjeu est encore plus important, car jamais l'extrême droite n'était aussi proche du pouvoir qu'aujourd'hui. Ce scrutin est d'un importance capitale pour la démocratie française, un vote qui aura valeur de test pour la solidité de la République, et pour le vivre ensemble, pour les valeur de la France, mais aussi déterminera les enjeux importants pour le futur du pays. Car si Emmanuel Macron est un pro-européen et estime que la France est plus forte au sein de l'Union européenne, Marine Le Pen quant à elle veut isoler le pays du bloc européen, ce qui devrait avoir de lourdes conséquences pour les Français, dont la plus minime serait des difficultés pour voyager car ils perdraient leur passeport européen. Le président sortant est en tête des intentions de vote, avec 56,5 %, du second tour du scrutin, tandis que que la candidate d'extrême droite récolterait 43,5 %, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria. Mais Marine Le Pen reçoit beaucoup d'engouement de la part d'un côté, des militant racistes et de l'autre, par des électeurs simplement anti-Macron. La représentante du Rassemblement National (ex Front National) est au niveau le plus élevé qu'elle n'ait jamais rencontré et le niveau d'abstention ou de vote blanc sera automatiquement en sa faveur. Les deux candidats craignent une démobilisation de l'électorat surtout en période de vacances. Quelque 48,7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dimanche à partir de 06H00 GMT pour les départager. La campagne a été largement occultée par la crise sanitaire puis la guerre en Ukraine, qui grève le pouvoir d'achat, première préoccupation des Français, en raison des répercussions du conflit sur les prix de l'énergie et de l'alimentation. Pour attirer les électeurs de Mélenchon, Marine Le Pen a promis de protéger les plus vulnérables pendant qu'Emmanuel Macron opérait un virage serré à gauche, s'engageant à mettre l'écologie au centre de son action. Le débat télévisé de l'entre-deux tours, mercredi soir a démontré que les deux candidats avaient de profondes divergences sur l'Europe, l'économie, le pouvoir d'achat, les relations avec la Russie, les retraites ou l'immigration. Tout changera pour les demandeurs d'emploi, les jeunes, l'écologie, la souveraineté de la France et sa puissance au niveau de l'Union européenne, selon les résultats des votes. L'issue de ce duel fit grincer des dents plusieurs citoyens qui ont peur des conséquences d'un non-vote important. Si certains ont cru aux promesses populistes de Marine Le Pen, beaucoup savent qu'il n'en est rien. Des experts ont pu constater que ses promesses étaient inapplicables et de ce fait trompeuses, notamment sur l'économie, les salaires, le pouvoir d'achat, l'énergie. Même si la candidate d'extrême droite est à l'opposé d'Emmanuel Macron, elle l'est encore plus des électeurs de La France Insoumise (LFI), l'électorat de Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, elle a tenté ces derniers jours les rallier à sa cause. Dans ses déplacements à travers l'hexagone, elle n'a eu de cesse de tenter de courtiser les électeurs qui représentent 22% des votes du premier tour. Entre elle et Jean-Luc Mélenchon, seul 1,1 point de différence et aurait pu le hisser lui au second tour.