Attaque sur la réforme des retraites d'Emmanuel Macron ou sur la crédibilité internationale de Marine Le Pen : les lieutenants des deux candidats ont défendu leurs champions mercredi pendant le débat télévisé, pendant que des élus LFI soulignaient « l'ennui mortel » de la soirée et un « gâchis ». Dans le camp d'Emmanuel Macron, le chef de file des députés LREM Christophe Castaner a reproché à Marine Le Pen de vouloir « quitter l'Europe » avec sa proposition d'une alliance européenne des nations. « Nous, nous voulons continuer de construire une France forte, dans une Europe forte », a-t-il twitté. La ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a repris les attaques d'Emmanuel Macron au sujet des accointances de Marine Le Pen avec le pouvoir russe : « Madame Le Pen dit apporter son soutien plein et entier au peuple ukrainien. En réalité : elle et son groupe au Parlement européen n'ont pas voté l'aide financière à l'Ukraine ni le nouveau train de sanctions. Et c'est normal, il ne faudrait pas froisser son banquier russe », a-t-elle estimé sur Twitter. Les proches de Marine Le Pen ont fustigé la proposition d'Emmanuel Macron de repousser l'âge légal de la retraite à 64 ou 65 ans. Selon Louis Aliot, vice-président du RN, cette mesure « c'est plus d'accidents du travail, plus de maladies professionnelles, donc plus de dépenses et de dépendances à prévoir pour nos compatriotes. Cassés et ruinés, c'est comme ça que Macron aime les Français », a-t-il lancé sur Twitter. « Marine Le Pen est dans la vraie vie, Macron est dans le cosmos de McKinsey », a dit le porte-parole du Rassemblement national Julien Odoul. Arrivé troisième à la présidentielle, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon a regretté durant ce débat d'entre-deux tours un « gâchis » : « le pays méritait mieux. Vivement le troisième tour », a-t-il réagi sur Twitter, en référence à son appel aux électeurs à lui donner une majorité aux législatives pour qu'il puisse être "Premier ministre" d'une cohabitation. « Si l'ennui était mortel, le débat Macron-Le Pen serait un cimetière », a dénoncé la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot, sur Twitter. Son collègue député Adrien Quatennens a retweeté la pochette d'un album des Têtes raides (chanson néoréaliste) baptisé « qu'est-ce qu'on se fait chier ». L'eurodéputée EELV Karima Delli a reproché à Emmanuel Macron et Marine Le Pen d'être « hors sol » sur l'écologie, pendant que Sandine Rousseau s'en prenait à la « candidate d'extrême droite » Marine Le Pen. Le patron des députés LR Damien Abad a vu « une différence claire de niveau et de valeurs » entre les deux, réaffirmant qu'il voterait Emmanuel Macron dimanche. A l'aile droite de LR, le maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret a vu dans ce débat « la suffisance contre l'incompétence. La France mérite mieux ». Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), qui a appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour, a vivement critiqué Emmanuel Macron sur le nucléaire : « détruire la filière nucléaire avec (François) Hollande, fermer Fessenheim, puis prévoir l'ouverture de 50 parcs éoliens en mer qui vont défigurer nos côtes... et Macron veut nous faire croire qu'il est favorable au nucléaire ? » Dans le parti d'Eric Zemmour (Reconquête), qui appelle aussi à voter Le Pen, l'eurodéputé et transfuge du RN Gilbert Collard a regretté vers 22H30 une discussion « lunaire » : « les gens zappent après 30 à 60 minutes de débat et on n'a rien entendu sur McKinsey, peu sur les gilets jaunes, rien sur les privations de libertés, rien sur l'insécurité, sur l'immigration... », des thèmes abordés durant la suite de la soirée.