L'Algérie et l'Italie ont conclu un accord sur l'augmentation de l'offre de gaz algérien, lundi, au cours d'un déplacement du Premier ministre italien Mario Draghi sur invitation du président algérien. L'annonce intervient alors qu'Alger veut signifier à l'Espagne son désaccord avec sa position sur le Sahara. L'Algérie n'a pas attendu pour montrer son irritation face à la décision de l'Espagne de soutenir l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara. Alors qu'Alger dit ne pas être concerné par le conflit autour du Sahara son attitude démontre tout le contraire. Depuis que Madrid a soutenu la solution marocaine de règlement de ce différend régional qui aura duré plus de 4 décennies, en prenant le chemin de la France, de l'Allemagne et des Etats-Unis, cette décision a aussitôt été dénoncée par l'Algérie. Le gouvernement algérien a rappelé son ambassadeur pour consultations puis a annoncé via le patron de sa compagnie nationale d'hydrocarbures qu'elle allait augmenter les prix du gaz pour l'Espagne et pas pour ses autres partenaires européens. C'est ainsi que le système algérien s'est dirigé vers l'Italie pour lui promettre de lui fournir plus de gaz et l'invitation du Premier ministre italien, Mario Draghi, par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, intervient dans une idée d' »embêter » l'Espagne. Lundi, M. Draghi a annoncé un accord entre le groupe énergétique italien ENI, et le groupe étatique algérien Sonatrach pour que ce dernier fournisse davantage de gaz à l'Italie. « Nos gouvernements ont signé une déclaration d'entente sur la coopération bilatérale dans le secteur de l'énergie. À celle-ci vient s'ajouter l'accord entre ENI et Sonatrach pour augmenter les exportations de gaz vers l'Italie », a déclaré Draghi à la presse. L'Italie importe 95% du gaz qu'elle consomme, et est très dépendante du gaz russe qui représente 45% de sa consommation. Le gaz algérien représente quant à lui, près d'1/3 de la consommation italienne en gaz. Le pays est aussi le premier client en gaz de l'Algérie. L'Italie a importé durant le premier trimestre 2021 un total de 6,4 milliards de mètres cubes, soit une progression de 109% par rapport à 2020, selon l'agence officielle algérienne APS. Selon l'ENI, l'accord « permettra d'exploiter les capacités de transport disponibles du gazoduc (Transmed) pour assurer une plus grande flexibilité d'approvisionnement en énergie, et fournir progressivement des volumes croissants de gaz à partir de 2022, jusqu'à 9 milliards de mètres cubes de gaz par an en 2023-24 ». Le contrat de vente de gaz entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de 8 ans jusqu'en 2027, en plus de 2 ans en option.