La Russie a été mise en garde par l'Otan mardi, contre toute utilisation d'armes chimiques, en plein conflit avec l'Ukraine. L'alliance a estimé que Moscou utilisait de « prétextes » pour utiliser une arme chimique. Lors d'une conférence de presse, le chef de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a affirmé que « la Russie lance(ait) des accusations absurdes sur des laboratoires biologiques et des armes chimiques en Ukraine », affirmant qu'il s'agit d' »un mensonge de plus ». Le Norvégien a ajouté sa préoccupation par le fait que Moscou pourrait organiser une opération clandestine, sous faux drapeau, incluant éventuellement des armes chimiques », a-t-il ajouté. Cette déclaration de l'Otan intervient alors qu'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance est prévue mercredi et devrait discuter de la situation entre la Russie et l'Ukraine. L'Otan avait annoncé quelques jours plus tôt qu'elle ne comptait pas admettre l'Ukraine en tant que membre, en dépit des demandes du président ukrainien. « Utiliser des armes chimiques serait une violation du traité sur l'interdiction des armes chimiques dont la Russie est signataire », a rappelé M. Stoltenberg, en soulignant que « la Russie a déjà utilisé par le passé des agents chimiques contre des opposants politiques », faisant sans doute référence à Alexei Navalny. « Créer un prétexte pour utiliser une arme chimique est inacceptable. Le prix serait très élevé, mais je ne veux pas spéculer sur la réponse militaire de l'Otan », a-t-il ajouté le représentant de l'Alliance. Malgré avoir répondu défavorablement à la demande de Kiev, les pays membres de l'Otan sont actuellement en train de renforcer leurs défenses au niveau de son flanc oriental avec l'activation pour la première fois de sa force de réaction rapide, et le déploiement des systèmes anti-missiles Patriot par les Etats-Unis en Pologne et par l'Allemagne et les Pays-Bas en Slovaquie, a expliqué Jens Stoltenberg. « Plusieurs centaines de milliers de militaires sont en état d'alerte et plus de 100.000 militaires américains sont présents en Europe », a-t-il averti. Mercredi, « les ministres de la Défense vont devoir prendre des décisions pour des mesures concrètes à plus long terme, comme l'envoi de renforts significatifs , le pré-positionnement de matériels, le déploiement de systèmes de défense aérienne et cyber », a-t-il ajouté, en ne mentionnant pas l'organisation d'un sommet extraordinaire de l'Alliance la semaine prochaine à Bruxelles, alors que le président américain Joe Biden doit se rendre en Europe à la même période.