Le rapport de l'ONU qui dénonce l'instrumentalisation des lois antiterroristes contre le mouvement pacifique du Hirak en Algérie est l'amère réalité d'une représentation de la répression qu'utilise l'exécutif algérien à l'égard de son peuple, soulignent plusieurs ONG internationales dont "Promotion du développement économique et social"(PDES). Cette communication fait suite aux multiples interpellations faites aux autorités algériennes par plusieurs instances des Nations Unies relevant du Conseil des Droits de l'Homme. En effet, des Experts et des Rapporteurs Spéciaux de l'Institution onusienne avaient accusé le régime d'Alger d'« instrumentaliser politiquement le terrorisme » afin de réprimer les libertés publiques à travers des centaines d'arrestations de militants, de journalistes et de défenseurs des Droits de l'Homme... qui ont été poursuivis indûment en justice sous des accusations liées au terrorisme. Les instances concernées, notamment la Rapporteuse Spéciale sur le respect des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales et la lutte anti-terroriste, l'Irlandaise Fionnuala Ni Aolain, ainsi que le Groupe de travail sur la détention arbitraire, la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté, d'opinion et d'expression, Irene Khan, le rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d'association Clément Nyaletsossi Voule indiquent clairement que le code pénal algérien, par lequel ces poursuites ont été engagées, n'est pas en conformité avec les définitions du terrorisme tel qu'avancées par les résolutions du Conseil de Sécurité et le mandat de ladite Rapporteuse Spéciale. Aussi, devant le bouche cousu des autorités algériennes à ces graves accusations, ce groupe d'experts et de procédures spéciales de l'ONU a envoyé, le 27 décembre dernier, une communication au Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH). Ces experts et rapporteurs onusiens accablent le régime algérien et l'accusent d'instrumentaliser politiquement le « terrorisme » pour réprimer et interdire les libertés publiques. Le HCDH n'a pas manqué de pointer du doigt « certains textes de loi en rapport avec le domaine sécuritaire et la lutte anti-terroriste récemment approuvés » en Algérie et qui permettent l'abus d'autorité et la répression à l'encontre du peuple algérien. L'ONG, PDES souligne, dans ce sens, « le caractère extrêmement grave des interpellations des mandats des Nations Unies, les autorités algériennes se distinguant par l'usage illégal de lois anti-terroristes scélérates dans un pays dont la population a payé un prix très cher face au terrorisme qui a sévit sans qu'au jour d'aujourd'hui les responsables n'en rendent compte ». PDES fait également observer qu'« Ainsi est mise à nu la politique de répression et de violations massives des droits de l'homme engagée par un régime autoritaire, dont la légitimité est clairement mise en doute ». D'un autre côté, d'une correspondance détaillée analysant en profondeur les dépassements massifs auxquels s'adonnent les autorités algériennes, les experts onusiens expriment leur profonde inquiétude quant à ces dépassements et détournements et au pouvoir discrétionnaire que se sont arrogé les autorités algériennes pour poursuivre et condamner les activistes du Hirak. Il est comme qui dirait, quant à la question des droits humains, que l'Algérie se trouve être entre l'enclume et le marteau et prise entre deux feux. D'un côté, elle doit faire face à aux réclamations des rapporteurs spéciaux et experts et d'un autre à la fureur des ONG. Tout ce beau monde a interpellé le HCDH à intervenir rapidement auprès du régime d'Alger afin de leur réclamer un contrôle minutieux des nouvelles lois antiterroristes adoptées entre 2020 et 2021 en Algérie dans le seul but de museler les libertés et les droits d'un peuple qui n'a de cesse de souffrir le martyr de par le bon gré d'une dictature militaire au pouvoir.