Au Maroc, n'en déplaise à certains, et Dieu merci, l'approvisionnement en gaz butane n'est pas et ne sera jamais dépendant du gazoduc Maghreb Europe (GME) fermé par l'Algérie. C'est, du reste, ce que la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, avait affirmé lundi dernier en réponse aux questions des députés à la Chambre des représentants lors de l'exercice des questions orales. Le gaz butane étant à 80 % importé d'Europe et d'Amérique du Nord. Voilà pour ce point. Pour ce qui est du gaz liquide, il se murmure même que le géant étatique chinois du BTP, CCCC et sa filiale CRBC, associés au groupe privé Wison, seraient à coup sûr, sur le projet de construction d'une des unités flottantes de regazéification (FSRU) au nord du Royaume. Par ailleurs, nous dit le journal espagnol La Razon, le Maroc achète du gaz sur les marchés internationaux et négocie pour le faire venir d'Espagne, via le gazoduc fermé ou plutôt abandonné par l'Algérie. Selon les sources du média, l'accord n'est pas formalisé, et ce pour des raisons politiques, l'Espagne et le Maroc négociant toujours l'utilisation dans le sens inverse du gazoduc (GME) après la décision de l'Algérie de couper l'approvisionnement énergétique du gaz par cette voie. Que l'on se rassure, il n'est nullement fait état du transport de gaz algérien, qu'Alger a d'ailleurs interdit aux sociétés gravitant autour de la Sonatrach de fournir au Maroc, mais du gaz que Rabat négocie sur les marchés internationaux. Les pourparlers, menés par les sociétés respectives, n'ont pour l'heure, pas encore abouti. Et le journal de développer, l'inversion du flux de gaz du GME est une solution parmi d'autres sources alternatives d'approvisionnement comme c'est le cas pour le Portugal ou la France qui bénéficie d'une redevance de sortie que le régulateur espagnol a mis en place. Il s'agira, alors d'un simple transport de gaz acheté par le Maroc sur les marchés internationaux et déchargé à l'aide d'infrastructures européennes, Espagnoles, Portugaises ou autres, pour être ensuite délivré au Maroc via le GME, par des opérateurs régis par la réglementation européenne de libre accès aux tiers et sans discrimination. Cette solution de flux inversé devrait être mise en œuvre sans délai, aussitôt la décision prise. L'utilisation du GME à d'autres fins que celles initiales est considérée comme libéralisée dès lors que l'Algérie eut décidé de couper l'approvisionnement et qu'elle ait résilié les contrats. La décision imposée à l'Espagne de ne pas utiliser de facto le GME sonnait le glas de l'accord et donc la fin de la gestion gazoduc marocain par les sociétés espagnoles et portugaises. Cependant elle ouvrait la voie à d'autres n'étant pas partie prenante (non-contractuelles avec la Sonatrach) pour l'exploiter ou tout au moins assurer la continuité opérationnelle et qui mieux alors que l'ONHYM pour ce faire. Mais pour l'heure ce ne sont là que des solutions de rechange, et ce dans l'attente de la mise en place d'infrastructures (Forages, raccord d'un autre gazoduc de 120 kms, unités de traitement et divers autres travaux... dans un peu moins de deux ans) pour permettre à la société britannique Sound Energy d'exploiter le gaz extrait des champs de Tendrara et autres.