Le ministre libanais de l'Information, George Kordahi, a démissionné vendredi, cédant à la pression diplomatique exercée par l'Arabie Saoudite. George Kardahi, au cœur d'un conflit diplomatique entre son pays, et l'Arabie Saoudite et ses alliés, a remis sa démission au président libanais Michel Aoun et au Premier ministre libanais, Najib Mikati. Dans sa lettre de démission, le ministre indique que son geste est « dans l'intérêt public », en affirmant qu'il pourrait aider à « résoudre la crise » entre le Liban et les pays du Golfe, avec à leur tête l'Arabie Saoudite. « Depuis le premier jour, j'ai dit que si ma démission peut aider, je suis prêt pour cela », a-t-il déclaré, mais en réalité, Kardahi avait refusé cette option là, jusqu'ici. Pourtant, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, avait appelé dès le début de la crise avec l'Arabie Saoudite, le ministre de l'Information, Kardahi, à agir avec responsabilité et dans l'intérêt du Liban, dans une invitation à démissionner pour régler le différend avec l'Arabie Saoudite. Pour le Liban, le maintien des bonnes relations avec l'Arabie Saoudite sont primordiales étant donné Beyrouth est très dépendantes des pays du Golfe et se trouve l'un des pires moments de son histoire avec la crise économique qui s'est abattue sur le pays, doublée de plusieurs mois de blocage politique. Début novembre, le Liban a lancé un ultime appel à l'Arabie Saoudite au dialogue dans l'idée de trouver une solution au conflit diplomatique qui a éclaté lorsque le ministre de l'Information, George Kardahi, présentateur de télévision phare au Liban, avait exprimé son soutien aux rebelles Houthis au Yémen et a critiqué la coalition arabe dans ce pays, alors que cette dernière est emmenée par l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis depuis 2015. L'interview du ministre dans laquelle il a exprimé cette position datait du mois d'août, soit avant la formation en septembre du gouvernement libanais. Mais cela n'était pas pour autant une raison pour calmer la colère de l'Arabie Saoudite qui a renvoyé l'ambassadeur libanais de son pays et rappelé son ambassadeur. Les causes de cette crise sont plus profondes puisque pour Ryad, il s'agit surtout de rappeler sa position influente dans la région, surtout que la situation au Liban ne lui plait pas à cause du rapprochement entre le président Michel Aoun et le Hezbollah. En effet, pour l'Arabie Saoudite, l'enjeu c'est surtout le Hezbollah, allié de l'Iran, qui gagne en terrain et contrôle la scène politique libanaise.