Les aveux de l'Arabie saoudite concernant la mort du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, n'ont pas convaincu la communauté internationale. Ce dimanche 21 octobre, une version plus détaillée a été présentée par une source saoudienne haut placée, contactée par l'agence de presse Reuters. Selon cette dernière, Jamal Khashoggi « a été tué accidentellement par une prise d'étranglement au cours d'une altercation dans le consulat saoudien d'Istanbul le 2 octobre dernier ». La première version avancée par les autorités saoudiennes était différente. Riyad avait affirmé que le journaliste saoudien avait été tué « au cours d'une rixe à coups de poing ». Puis une heure plus tard, un responsable saoudien a déclaré qu'il « avait été tué par une prise d'étranglement », ce qu'a réaffirmé une source haut placée à Reuters. Mort par accident L'Arabie saoudite explique dans son nouveau récit que les quinze responsables saoudiens venus rencontrer Jamal Khashoggi au consulat voulaient le « persuader » de rentrer à Riyad et face au refus « l'ont accidentellement tué par une prise d'étranglement en tentant de l'empêcher de crier ». La version des responsables turcs est différente, elle laisse entendre que Khashoggi « avait été démembré », à noter que le corps est introuvable depuis. Toutefois selon le responsable saoudien, le défunt « a été roulé dans un tapis et confié à un coopérateur local chargé de s'en débarrasser ». D'après le haut responsable saoudien, une équipe de 15 agents saoudiens a été ordonné de rencontrer Khashoggi au consulat, un ordre émis par le directeur adjoint de la Direction générale du renseignement, Ahmed al Asiri, limogé samedi 20 octobre. « Il y a une consigne permanente qui consiste à négocier pacifiquement le retour des dissidents, ce qui leur donne l'autorité d'agir sans en référer à la hiérarchie », a-t-il dit. L'équipe d'agent avait comme plan d'enfermer le journaliste saoudien dans un lieu sûr en dehors d'Istanbul « pendant une certaine période de temps », puis le relâcher si Khashoggi « persistait à refuser de revenir dans le royaume », poursuit-il. Les choses se sont passées autrement puisque le commando a fait usage de la violence. « Nous allons vous droguer et vous kidnapper » Le journaliste saoudien a été emmené dans le bureau du consul général, où un agent nommé Maher Moutrib a tenté de le convaincre de rentrer en Arabie saoudite. Khashoggi a refusé et a « déclaré à son interlocuteur que quelqu'un l'attendait à l'extérieur du consulat et contacterait les autorités turques s'il ne réapparaissait pas au bout d'une heure ». Toujours selon la version de Riyad, Khashoggi aurait déclaré à Moutreb qu'il outrepassait les règles diplomatiques puis a poursuivi « Qu'allez-vous faire de moi ? Avez-vous l'intention de me kidnapper ? » Maher Moutreb a rétorqué : « Oui, nous allons vous droguer et vous kidnapper ». Le journaliste saoudien a alors élevé la voix et l'équipe a paniqué. Pour le maitriser, les agents ont fait une clé d'étranglement, explique le haut responsable. « Ils ont essayé de l'empêcher de crier, mais il est mort. Ils n'avaient pas l'intention de le tuer », a-t-il déclaré. Les agents ont alors roulé le corps dans un tapis, conduit dans un véhicule consulaire et remis à un « coopérateur local ». Salah Tubaigy, un membre de l'équipe spécialisé en médecine légale a tenté d'effacer les traces de l'incident, a expliqué le haut responsable. Les responsables turcs continuent d'enquêter pour trouver le corps de Khashoggi.