Le poste frontière Zouj Beghal à la périphérie d'Oujda, entre l'Algérie et le Maroc, a ouvert singulièrement ses barrières de part et d'autre. Et pour cause la région a connu une activité on va dire inédite en cette période de fâcherie entre nos deux pays hier lundi. Les autorités marocaines, d'une bienveillance légendaire ont remis à leur homologue algériennes, onze citoyens algériens ainsi qu'une autre personne de nationalité étrangère. Tout ce beau monde, à chacun son crime, faisait l'objet de mandats d'arrêts internationaux, suspecté en cela d'être impliqué dans diverses affaires pénales. Hespress a appris que ces douze personnes qui ont, le temps d'une prise en mains, permis la réouverture pour le moins particulière de la frontière maroco-algérienne de Zouj Beghal, avaient goûté auparavant à la douce paille des prisons marocaines avant d'être remises aux autorités du pays voisin. Une réouverture qui s'est effectuée alors que d'intenses patrouilles de sécurité avaient lieu de part et d'autre de la frontière et cela depuis que des deux côtés on est sur le qui-vive. Nos sources nous ont révélé que l'évènement est lié à un processus d'extradition concernant ces personnes dont onze, à titre de rappel, sont de nationalité algérienne, que la douzième personne est de nationalité européenne, et qui jusqu'alors étaient détenues dans les prisons du Royaume dans l'attente du prononcé de la Cour de cassation quant à une éventuelle procédure d'extradition. Ce qui fut fait dernièrement. En effet notre plus haute juridiction dans le domaine venait d'approuver la demande d'extradition déposée par la justice algérienne quant à ces douze individus. Aussi de par cette décision, les autorités marocaines ont une nouvelle fois donné des signaux positifs et démontré leur bonne foi indiquant qu'elles sont « sérieusement impliquées dans les accords internationaux de lutte contre la criminalité transnationale organisée », et que « la rupture unilatérale par l'Algérie des relations diplomatiques n'empêche aucunement le Maroc de poursuivre des procédures d'extradition dans le cadre de relations de sécurité et de coopération judiciaire ». Cette décision du Maroc, on l'imagine aisément, s'inscrit dans le cadre d'initiatives similaires à caractères politique et diplomatique, à travers lequel le Royaume a clairement fait savoir qu'il ne souhaitait pas d'escalade de tensions avec les pays limitrophes de la région et notamment l'Algérie et qu'il était enclin à la paix et au bon voisinage et ce, malgré les innombrables provocations menées par le régime et les militaires algériens. On aurait aimé voir les frontières s'ouvrir autrement et pour d'autres raisons que celles ayant trait à des extraditions, mais bon, Alger a ses raisons que la raison ne saurait admettre. C'est génétique et cela n'a pas échappé à aucun gouvernement depuis l'indépendance de l'Algérie.