Le Maroc, aux côtés de l'UNESCO, de la France et du Mexique lutte contre la violence et le harcèlement à l'école. Les quatre parties ont signé la « Déclaration de Campeche contre la violence et le harcèlement à l'école, y compris la cyber intimidation », après avoir promu l'initiative en 2019. La harcèlement scolaire et la violence dans les écoles est un phénomène mondial, et le Maroc ne semble pas y échapper. Dans un rapport publié en 2019, l'UNESCO a fait état de 32 % de personnes dans le monde sont victimes de harcèlement par ses camarades à l'école. L'Unesco estime que le harcèlement scolaire est encore aggravé sur les réseaux sociaux. Dans ce sens, et pour lutter contre ce fléau, l'organisme mondial, le Maroc, la France et le Mexique ont acté la Déclaration de Campeche, également signée par le Qatar e, tant que pays invité l'occasion de la 2ème édition de la « Journée internationale contre la violence et le harcèlement à l'école, y compris la cyber intimidation« , organisée conjointement par le ministère de l'Education publique du Mexique (SEP) et la Commission mexicaine de coopération avec l'UNESCO (CONALMEX), dans la ville de Campeche (sud-est du Mexique). Cette édition a été présidée par la ministre de l'Education mexicaine, Delfina Gomez, de la Gouverneure de l'Etat de Campeche, Layda Sansores, ainsi que par les Ambassadeurs du Maroc, de France et du Qatar. La Directrice Générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, la Première dame de France, Brigitte Macron, le Ministre de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports de France, Jean-Michel Blanquer ainsi que des représentants d'organisations internationales et de nombreux experts internationaux ont également participé par visioconférence à cette conférence de l'UNESCO. A cette occasion, l'ambassadeur du Maroc à Mexico, Abdelfattah Lebbar a prononcé un discours dans lequel il a salué cette initiative visant à trouver des solutions conjointes pour enrayer le phénomène du harcèlement scolaire, soulignant l'importance accordée par le Royaume à la lutte contre toute forme de violence. La Déclaration conjointe vise à promouvoir des mécanismes de prévention permettant une attention opportune à la population scolaire qui exerce, subit ou est témoin de harcèlement. Elle est aussi une invite à tous les Etats membres de l'UNESCO à se joindre à cette initiative pour créer des espaces scolaires exempts de violence. Le harcèlement scolaire, ce mal qui ronge les écoles au Maroc A l'instar des chiffres communiquées par l'UNESCO sur le harcèlement scolaire dans le monde, le Maroc fait la même constatation au sein de ses écoles. En effet, le harcèlement scolaire toucherait un élève sur 3 et serait plus important dans les rangs des garçons (44% contre 31,6%). Quant à la prévalence des élèves qui ont déclaré avoir été victimes de bagarres en 2019, est de 39,7%. Autrement dit, plus d'un élève sur trois s'est bagarré avec un autre élève au cours de l'année susmentionnée. Les garçons sont nettement plus impliqués dans des bagarres que les filles (53,1% contre 24,6 %). Le pourcentage d'élèves âgés de 13 ans déclarant s'être bagarrés est de 39,2%. Ce taux est de 39,9% pour les élèves âgés de 14 ans et de 40,1% pour ceux âgés de 15 ans. Pour ce qui est des agressions physiques, le rapport révèle un taux global de 24,1% dans les écoles marocaines. Ce taux est plus élevé chez les garçons que les filles (28,7% contre 18,6%). Il faut relever que 22,2% des élèves âgés de 13 ans ont été victimes d'agression physique contre 25,4% pour ceux âgés de 14 ans et 24,7% pour les élèves âgés de 15 ans. En dévoilant ces données, l'Unesco fait remarquer que les enfants qui font fréquemment l'objet de harcèlement sont près de trois fois plus susceptibles de se sentir marginalisés à l'école et sont au moins deux fois plus susceptibles de manquer l'école que ceux qui ne sont pas souvent victimes de harcèlement. Un fléau qui continue de subsister, faute de temps, de sensibilisation, d'information ou encore de communication, de la part du corps enseignant, le personnel administratif et parascolaire, qui ne placent pas, souvent, ce problème au cœur de leurs préoccupations. Les parents non plus n'y prêtent pas une grande importance tant que cela ne concerne pas directement leur enfant. Les uns comme les autres croient qu'il s'agit de simples chamailleries entre camarades.