L'ex-ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, fait l'objet d'une enquête sur les conditions de l'accueil en avril dans le pays du chef du Front Polisario pour y être soigné du Covid-19, a indiqué mardi la justice. La présence en Espagne de Brahim Ghali avait déclenché une crise diplomatique majeure entre l'Espagne et le Maroc. Un juge d'instruction du tribunal de Saragosse (nord-est), ville où avait atterri Brahim Ghali, « a décidé de convoquer l'ex-ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya pour l'auditionner dans le cadre de l'enquête judiciaire sur l'affaire Ghali », a indiqué dans un communiqué le tribunal régional d'Aragon (nord-est). « Cette enquête a été ouverte en raison de la possible commission d'un délit de prévarication » et a pour but de « vérifier les circonstances de l'entrée en Espagne de Brahim Ghali », a ajouté le tribunal. Selon les médias, la justice cherche à savoir pourquoi Ghali a été exempté de contrôle de son passeport lors de son arrivée. Aucune date n'a été fixée pour le moment pour l'audition de l'ex-ministre, qui a quitté le gouvernement de Pedro Sanchez en juillet après un remaniement. Le chef du Polisario était arrivé le 18 avril dans le plus grand secret à bord d'un avion médicalisé de la présidence algérienne et muni d'un « passeport diplomatique », selon le quotidien El Pais. Il avait ensuite été admis dans un état critique à l'hôpital de Logroño (nord). Une fois révélée, sa présence en Espagne avait déclenché une crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat. Le Maroc avait exprimé son « exaspération » et réclamé une enquête « transparente » sur l'entrée « frauduleuse » de Ghali en Espagne, en affirmant que le chef du Polisario avait voyagé « avec des documents falsifiés et une identité usurpée ». Madrid avait rétorqué, lors du départ de Ghali vers l'Algérie début juin après son hospitalisation, que le chef du Polisario « disposait de papiers d'identité à son nom avec lesquels il était entré en Espagne ».