Le Chef du gouvernement désigné Aziz Akhannouch sera également le président du Conseil communal de la ville d'Agadir où son parti a remporté haut la main les élections communales. Va-t-il assurer les deux missions ? Le Chef du gouvernement désigné par le Roi Mohammed VI, Aziz Akhannouch, après que son parti, le Rassemblement national des indépendants, ait remporté les législatives du 8 septembre, sera également le président du Conseil communal de la ville d'Agadir où son parti a raflé la majorité des voix lors des communales. Ce fait laisse à s'interroger à quel point Akhannouch pourrait-il réussir à s'engager avec le même dynamisme à la tête de l'Exécutif et la gestion des affaires publiques dans la capitale du Souss. Alors que la loi organique n° 04-21 modifiant et complétant la loi organique n° 27-11 relative à la Chambre des représentants interdit la combinaison de la qualité de membre du Parlement et de la présidence des conseils communaux des villes de plus de 300.000 habitants, elle ne parle pas de combiner la présidence du gouvernement et celle des conseils communaux. A cet égard, le professeur du droit administratif à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat, Abdelhafid Adminou, a expliqué que la question du cumul des deux mandats, à savoir la Chefferie du gouvernement et la présidence du Conseil communal d'Agadir, reste juridiquement possible étant donné que la loi le permet. Adminou nous a confié que l'incompatibilité, selon cette loi, concerne le regroupement de la présidence du gouvernement et de la présidence de la région et l'appartenance au Parlement ou au gouvernement (pour les présidents de régions Ndlr). Sur la possibilité de voir Akhannouch se rétracter de la gestion des affaires de la ville d'Agadir après sa nomination à la tête du pouvoir exécutif par le Roi, Adminou a déclaré : « j'imagine qu'Akhannouch savait déjà qu'il allait être désigné Chef du gouvernement quand il s'est porté candidat pour le Conseil communal ». « Sans compter que les résultats lui ont donné la majorité dans la Commune d'Agadir, et il aura recours à quelques délégations auprès de ses vice-présidents », a soutenu le spécialiste des institutions politiques. Le professeur à l'université Mohammed V de Rabat a souligné que le cumul des deux présidences par Akhannouch « n'affectera pas le fonctionnement général de la ville d'Agadir », notant, a contrario, que « sa position de Chef du gouvernement constituera un soutien fort au Conseil communal ». Notons que le Roi Mohammed VI a nommé le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) –vainqueur des législatives avec 102 sièges–, Aziz Akhannouch, au poste de Chef du gouvernement en application de l'article 47 de la Constitution. A Agadir, la liste du RNI aux élections communales a remporté 29 sièges, suivie de la liste du Parti Authenticité et Modernité (PAM) avec 6 sièges, et du Parti Justice et Développement (PJD), qui a dirigé les affaires de la commune pendant deux mandats, avec 5 sièges.