Les Etats-Unis d'Amérique ont salué, ce lundi 19 juillet, la coopération antiterroriste du Maroc dans l'opération de rapatriement d'Abdellatif Nasser, un citoyen marocain et « ex-combattant d'Al-Qaïda » détenu dans la base américaine de Guantanamo depuis 19 ans. « Les Etats-Unis d'Amérique félicitent le Royaume du Maroc pour sa collaboration au rapatriement d'Abdellatif Nasser, un citoyen marocain qui avait été détenu au centre de détention du Guantanamo. Abdellatif Nacer est le premier détenu à être rapatrié à son pays d'origine durant l'administration Biden-Harris « a indiqué Ned Price, porte-parole du gouvernement Joe Biden, dans un communiqué du département d'état des USA. The U.S. successfully transferred former GTMO detainee Abdul Latif Nasir to his native country of Morocco. We are grateful to the Kingdom of Morocco for its willingness to support ongoing U.S. efforts to close the Guantanamo Bay Detention Facility. https://t.co/ODHfhbxYMT — Ned Price (@StateDeptSpox) July 19, 2021 En effet, depuis son arrivée à la Maison-Blanche, le président Joe Biden s'est engagé dans la fermeture de la base américaine située dans le Golf de Cuba. Le président américain avait même promis de fermer définitivement la base de Guantanamo d'ici la fin de la première année de son mandat. Il parait ainsi que cette extradition n'est que la première sur une longue liste étant donné que 39 personnes sont encore emprisonnées à Guantanamo et qu'il s'agit du premier transfert de ce genre depuis l'arrivée de Biden au pouvoir en janvier 2021. U.S. State Department Spokesperson Ned Price: The United States commends the Kingdom of Morocco for its collaboration in repatriating Abdul Latif Nasir, a Moroccan citizen who had been held at the Guantanamo Bay Detention Facility. 1/3 pic.twitter.com/goGl87hE6g — U.S. Embassy Morocco (@USEmbMorocco) July 19, 2021 La Maison-Blanche salue la coopération antiterroriste Maroc-US Ainsi, le Département d'Etat a souligné que «sous le leadership du Roi Mohammed VI, le Maroc et les Etats-Unis entretiennent une coopération antiterroriste solide et travaillent en étroite collaboration pour protéger les intérêts de sécurité nationale des deux pays». Exprimant son satisfécit quant à la coopération marocaine, le département d'Etat américain voit d'un bon œil «les efforts que le Maroc déploie en tant que partenaire stable dans le domaine de la sécurité, y compris son leadership continu dans le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (Global Counterterrorisme Forum) et son rôle durable dans la coalition mondiale pour vaincre l'Etat islamique (ISIS)». Dans un communiqué annonçant le transfert d'Abdellatif Nasser ce lundi du centre de détention de Guantanamo au Royaume du Maroc, le Pentagone a fait savoir qu'au jour d'aujourd'hui, encore 39 personnes étaient emprisonnées à Guantanamo. Quand Obama voulait fermer Guantanamo Jamais inculpé, la libération d'Abdellatif Nasser, âgé de 56 ans et détenu à Guantanamo depuis mai 2002, avait été recommandée par l'administration Obama en 2016. D'ailleurs, le processus du Conseil d'examen périodique (PRB) avait déterminé la même année que la détention en vertu du droit de guerre de Nasser n'était plus nécessaire pour préserver la sécurité nationale des Etats-Unis, recommandant ainsi à ce qu'il soit autorisé à être rapatrié vers son pays national « sous réserve de garanties de sécurité et de traitement humain » rappelle le Pentagone. Mais cette requête avait été mise de côté pendant le mandat de Donald Trump. En 2009 déjà, l'ancien président américain, Barack Obama, avait la même vision que son vice-président Joe Biden à l'époque. Il avait ordonné dès son arrivée au pouvoir la fermeture de centre de détention de Guantanamo avec l'idée de faire juger les prisonniers par des tribunaux civils. Mais la décision avait été bloquée au Congrès. Obama a alors préféré faire libérer discrètement les quelques détenus dont la sortie avait été approuvée par la Commission de révision (PRB) de la présidence. Ces libérations ont été interrompues sous Donald Trump. La BNPJ ouvre une enquête De son côté, le Maroc s'est également organisé pour cette opération d'extradition. Le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat a annoncé ce lundi que, suite à un avis adressé ce 19 juillet par les services de la police judiciaire au parquet sur l'extradition du prisonnier Abdellatif Nasser de Guantanamo vers le Maroc, qu'il a émis ses ordres à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour l'ouverture d'une enquête sur ses présumés actes terroristes. Le parquet souligne que des poursuites judiciaires pourraient avoir lieu en fonction des résultats de l'enquête en cours avec l'ancien détenu de Guantanamo. Et ce, dans le respect total des dispositions légales en vigueur. Il convient de rappeler que la base de Guantanamo a été ouverte en 2002, en territoire américain à Cuba, pour détenir des membres d'Al-Qaïda et complices présumés des auteurs des attentats du 11 septembre 2001. La volonté du président Joe Biden ou encore de Barack Obama de vouloir la fermer revient au fait que la prison est devenue une épine dans le pied de Washington, accusé de détention illégale, de violations des droits humains et de torture. Elle a compté jusqu'à 780 « prisonniers de guerre« .