Le sport marocain aura l'occasion de briller à l'étranger à travers sa participations aux Jeux Olympiques de Tokyo, qui se dérouleront du 23 juillet au 8 août) avec l'ambition de signer une honorable participation et de faire mieux que les précédentes éditions. Le Maroc participe aux JO japonais avec une délégation de 48 athlètes engagés dans 18 disciplines sportives, à savoir l'athlétisme, la boxe, le judo, le taekwondo, le cyclisme, l'haltérophilie, le karaté, le kayak, l'aviron, le surf, la lutte, l'escrime, le tir de précision, l'équitation, le triathlon, le beachvolley, le golf et la natation. Cette édition marquée par la pandémie du coronavirus, a suscité une plus grande mobilisation de la part des sportifs marocains et de leur encadrement. Ces efforts ont permis de qualifier un nombre quasi-identique par rapport à l'édition précédente, avec un record de disciplines sportives présentes à Tokyo. Le Maroc a participé pour la première fois aux Jeux Olympiques en 1960 à Rome, envoyant des athlètes concourir en athlétisme, boxe, cyclisme, escrime, gymnastique, pentathlon, voile, tir, haltérophilie et lutte gréco-romaine. Le Maroc a participé à tous les jeux d'été depuis lors, sauf deux. En 1976, le Royaume s'est joint au boycott africain des jeux de Montréal, lorsque 25 pays africains se sont retirés pour protester contre la décision du Comité international olympique d'autoriser la participation de la Nouvelle-Zélande, l'équipe de rugby des All Blacks était récemment partie en tournée en Afrique du Sud, défiant un interdiction anti-apartheid des contacts sportifs là-bas. En 1980, le Royaume a rejoint le boycott américain des jeux de Moscou en réponse à l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Présence remarquée du Maroc lors des précédentes éditions Lors des JO de Rome, le Royaume a participé avec une délégation composée de 54 sportifs qui ont pris part aux compétitions d'athlétisme, de cyclisme, d'escrime, d'haltérophilie, de voile, de lutte, de gymnastique, de tir de précision, de boxe et des sept jeux modernes. Cette participation a été réduite lors des JO de Tokyo de 1964 avec 26 athlètes dans seulement trois disciplines qui sont l'athlétisme , le football et l'haltérophilie. Après Tokyo 1964, le Maroc a participé à l'édition de Mexico en 1968 avec quatre sports, à savoir l'athlétisme, la boxe, la lutte et le basketball, tandis que l'équipe nationale de football a boycotté cette édition après que le tirage au sort l'a placé dans le même groupe avec Israël. Le Maroc a également été présent lors de l'édition de Munich en 1972, qui a connu la première participation de la femme marocaine au JO par le biais de Fatima El Fakir et Malika Hadki, en cinq disciplines sportives qui sont l'athlétisme, la boxe, la lutte, le judo et le football. Lors des JO de Los Angeles, le Maroc a pris part à quatre catégories sportives, à savoir l'athlétisme (El Moutawakel, Aouita et Lahbi), la boxe (Fadli, Lahmar et Tibazi), le cyclisme (Najjari, Afandi, Benbouila et Rhaili) et le football. Depuis les JO de 1984, le Royaume n'a pas manqué le podium. Lors des JO de Séoul en 1988, il a participé à quatre sports qui sont le judo, la lutte, la boxe et l'athlétisme, et où la légende Said Aouita n'a pas pu remporter une médaille d'or sur 800 et 1.500 m à cause d'une blessure. Il s'est contenté d'une médaille de bronze sur le 800 m. Mais l'athlète Brahim Boutayeb a sauvé la mise en remportant avec mérite la médaille d'or du 10.000 m et s'était approché du record du monde. Boutayeb est toujours le plus jeune champion olympique de cette distance qu'il a remportée à l'âge de 21 ans et 42 jours. Lors de ces Jeux, Naima El Ghouati, surnommée « Nadia Comaneci » des Arabes, fut la seule représentante de l'Afrique. Et encore une fois, l'athlétisme a sauvé l'honneur de la participation marocaine, grâce à deux médailles de bronze décrochées par Salah Hissou (10.000 m) et Khalid Boulami (5.000 m). Cette édition a été marquée par la célèbre chute de Hicham El Guerrouj dans la course du 1.500 m, alors qu'il était favori pour remporter l'or. Quatre ans plus tard, à Sydney, le Maroc était engagé dans huit disciplines, en l'occurrence, l'athlétisme, le football, la voile, le tennis, le taekwondo, le judo, la natation, le canoé-kayak et avait réussi à glaner cinq médailles. Ainsi, Hicham El Guerrouj avait décroché l'argent du 1.500 m, alors que Ali Zine (3.000 m steeple), Ibrahim Lahlafi (5.000 m), Nezha Bidouane (400 m haies) et Tahar Tamsamani (boxe) s'étaient adjugés chacun une médaille de bronze. A Athènes en 2004, Hicham El Guerrouj avait signé un exploit historique en montant à deux reprises sur la plus haute marche du podium olympique, devenant le deuxième athlète à remporter deux médailles d'or (1.500 m et 5.000 m) dans une seule édition des JO, après le Finlandais Paavo Nurmi à Paris-1924. Un bilan peu satisfaisant Bien que le nombre de sports auxquels le pays ait participé a diminué au cours des années suivantes, le Maroc a ajouté le football en 1964, le basket-ball en 1968 et le football féminin en 1972. Lors des 14 éditions des JO auxquelles le sport national a participé depuis 1960 à Rome, le bilan n'a pas été à la hauteur des espérances, puisque seules deux disciplines ont réussi à monter sur le podium, à savoir l'athlétisme et la boxe. Ces deux sports ont remporté 23 médailles, 19 pour l'athlétisme, dont six en or, cinq en argent et huit de bronze, tandis que la boxe a remporté quatre médailles de bronze. Au total, 20 athlètes marocains ont remporté les 23 médailles dont cinq seulement du métal précieux, à savoir Nawal El Mutawakel (400 m haies – Los Angeles 1984), Said Aouita (5000 m – Los Angeles 1984), Brahim Boutayeb (10.000 m – Séoul 1988) Khaled Sakkah (10.000 m – Barcelone 1992) et Hicham El Guerrouj, le détenteur du doublé historique aux JO (1.500 et 5.000 m – Athènes 2004). Aux JO de Pékin-2008, la participation marocaine n'a pas été à la hauteur des aspirations, alors que l'athlétisme s'est démarqué encore une fois en offrant au Maroc deux nouvelles médailles d'argent et de bronze grâce, respectivement, à Jawad Gharib (marathon) et Hasnae Benhassi (800 m), sachant que sept disciplines défendaient les couleurs nationales avec une délégation comprenant 48 sportifs. A Londres-2012, le Maroc avait remporté une seule médaille de bronze en athlétisme, par le biais de Abdelaati Iguider (1.500 m). Les sept pugilistes qui avaient pris part à cette édition caressaient, certes, le rêve de redorer le blason du noble art marocain, mais ils ont échoué à emboîter le pas à Abdelhak et Mohammed Achik (Séoul-1988 et Barcelone-1992) et Tahar Tamsamani (Sydeny-2000). Le ballon rond national n'a pas, lui aussi, dérogé à la règle après l'élimination de l'équipe olympique marocaine au premier tour. Le meilleur résultat signé par l'équipe nationale de football aux JO demeure une qualification au 2è tour des Jeux de Munich-1982. En taekwondo, les sept athlètes marocains, qui étaient en lice, sont sortis eux aussi bredouilles de ces jeux. Dans la dernière édition des JO à Rio de Janeiro (2016), le Maroc avait signé sa deuxième piètre performance, en se contentant d'une seule médaille de bronze, sachant que le Royaume était représenté par 49 sportifs dans 11 disciplines. Le boxeur Mohammed Rabii s'est distingué dans cette édition en s'emparant du bronze de la catégorie des moins 69 kg, alors que les autres disciplines, à leur tête l'athlétisme, ont mordu la poussière. Ainsi, l'athlétisme a échoué encore une fois à Rio à étoffer la moisson marocaine en médailles, dont la dernière dans cette discipline remonte à Londres-2012. L'athlétisme national avait offert 19 médailles au Maroc, dont 6 en or, 5 en argent et 8 en bronze. Sur un total de 49 sportifs ayant pris part aux JO de Rio, 26 ont été éliminés au premier tour, dont 11 en athlétisme, 3 lutteurs, 2 judokas, 1 escrimeur, 1 en canoë-kayak, 3 boxeurs, 2 nageurs et 2 haltérophiles. Nawal El Moutawakel, Said Aouita et Hicham El Gerrouj, les grands noms des JO La première médaille d'or du pays est survenue aux Jeux de 1984 à Los Angeles, lorsque Nawal El Moutawakel et Said Aouita ont tous deux remporté l'or en athlétisme. La victoire de Nawal El Moutawakel dans le premier 400 mètres haies féminin a été particulièrement historique : en plus d'être la première marocaine à remporter une médaille d'or, El Moutawakel a également été la première femme musulmane à devenir championne olympique. L'autre héros marocain des Jeux olympiques de 1984, Saïd Aouita, a remporté l'or au 5000 mètres. Aouita a ensuite établi plusieurs records du monde sur 1500, 3000 et 5000 mètres et a remporté le bronze au 800 mètres aux Jeux olympiques de Séoul en 1988. Au moment des Jeux de 1996 à Atlanta, la délégation marocaine s'était à nouveau élargie, avec 33 athlètes participant à cinq sports. Et aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney, le nombre d'athlètes a atteint 54. Les Jeux de Sydney sont commémorés au Maroc pour les espoirs placés en Hicham El Guerrouj. Bien qu'El Guerrouj ait terminé à une deuxième place décevante au 1500 mètres, il a remporté l'or au 1500 mètres et au 5000 mètres aux Jeux olympiques de 2004 à Athènes, devenant le premier homme en 80 ans à remporter les deux titres dans le même Jeux olympiques. El Guerrouj est à ce jour considéré par beaucoup comme le plus grand coureur de demi-fond de tous les temps et est le détenteur actuel des records du monde en plein air du 1500 mètres, du mile et du 2000 mètres.