La France a regretté la mainmise sur le pouvoir par la Russie en Centrafrique, pays où les mercenaires russes ont pris le dessus sur le pouvoir militaire et contrôlent les gisements de minerais précieux. Lors d'une intervention sur la chaîne BFM TV, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a dressé le constat de la situation sécuritaire en Centrafrique en regrettant que le pouvoir soit captif des forces russes. « En République centrafricaine, par les mercenaires russes, il y a une forme de captation de pouvoir, et en particulier de pouvoir militaire, ce que nous combattons et ce qui nous amené à prendre des mesures de retrait d'un certain nombre de nos personnels militaires », a-t-il déclaré. La sortie médiatique du ministre des Affaires Etrangères intervient au moment où les relations entre la France et la Centrafrique sont tendues du fait de la présence des mercenaires russes. Plus tôt ce mois-ci, Paris a gelé son aide budgétaire à la Centrafrique et suspendu sa coopération militaire. La France estime qu'il existe une campagne « anti française » menée par la Russie en Centrafrique dont le pouvoir est « complice », d'où sa décision de mettre un terme aux aides. « En République centrafricaine, les milices sont là, elles encadrent le président (Faustin Archange) Touadéra et elles se servent sur la bête dans les richesses du pays », a affirmé Jean-Yves Le Drian. La Centrafrique, pays riche en diamants et en or, subit depuis 2018 une omniprésence de centaines de mercenaires russes. Les entreprises russes ont également pris d'assaut les diamants et l'or du pays. Paris dénonce la présence du groupe privé de sécurité Wagner emmené par l'homme d'affaires Evguéni Prigojine, un proche de Vladimir Poutine, au moment où il existe un embargo sur les armes depuis 2013, auquel la Russie a réussi à trouver une dérogation. Pays hautement instable, la Centrafrique, également l'un des plus pauvres d'Afrique est tombé dans la violences en 2013 après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka. La France est intervenue dans le pays de 2013 à 2016 dans le cadre de l'opération Sangaris dans le but d'éteindre les violences intercommunautaires qui rongent la Centrafrique. Le pays où l'Etat ne contrôle qu'une petit partie du territoire, est contrôlé par des groupes armées régionaux qui surveillent les ressources naturelles. La Russie a fait son entrée dans le pays en commençant par se trouver une place de choix auprès du président, en lui assurant la sécurité. Des armes ont par ailleurs été livrées aux Forces armées centrafricaines (Faca) et des centaines de paramilitaires ont été envoyés pour surveiller les gisements de minerais.