Le Président de la Chambre des représentants marocaine, Habib El Malki, a estimé hier jeudi en marge d'une réunion extraordinaire avec les présidents de groupes parlementaires que la résolution votée quelques heures auparavant par le Parlement européen (PE) « est l'occasion d'insister sur le caractère marocain de Sebta ». El Malki selon EFE aurait également déclaré que « Sebta n'est pas un territoire européen, mais une terre marocaine située sur le territoire du Royaume du Maroc », en réponse au point III disant expressément que « Sebta est une frontière extérieure de l'UE, dont la protection et la sécurité relèvent de la responsabilité de l'ensemble de l'Union européenne ». El Malki, a en outre insisté en affirmant que Sebta « fait partie du passé colonial » de l'Espagne au Maroc. En effet, au cours du débat sur le texte de la résolution dans le soi-disant « Temple de la Démocratie« , les députés, principalement espagnols, ont dit ce qu'ils pensaient, critiqué le Maroc et ont considéré que les frontières de l'Europe commençaient à Sebta et Mellilia entérinant ainsi le fait colonial, avec cette bonne conscience à légitimer le « droit » colonial et néocolonial. Les députés européens menés par leurs homologues espagnols ont ignoré délibérément l'histoire de ces deux enclaves marocaines, occupées par l'Espagne et situées en Afrique, au Maroc et pas en Europe, en Espagne. La résolution votée par le PE n'a aucune conséquence juridique, c'est tout simplement une manière d'établir une position politique puisqu'elle ne condamne pas mais rejette. La dernière fois qu'il y a eu une résolution sur le Maroc, c'était à la fin des années 90, il y a près d'un quart de siècle, ce qui n'a pas empêché les relations UE-Maroc d'aller de l'avant. Aussi, à Rabat, on restait plus que confortable avec un scénario de la sorte. En effet, dans un communiqué publié à l'issue de la réunion d'urgence jeudi, la Chambre des représentants a rejeté « les nombreuses dispositions inappropriées contenues dans le texte » du Parlement européen, tout en soulignant qu'« il est évident qu'il s'agissait-là d'une manœuvre pour détourner l'attention d'un crise politique entre le Maroc et l'Espagne ». Le document a également regretté que « le Parlement européen soit exploité par quelques députés européens qui ignorent l'importance du partenariat entre le Maroc et l'Union européenne » et a souhaité « saluer les « nombreux députés européens qui n'ont pas soutenu cette approche conflictuelle« . Cette dernière n'étant qu'une « tentative vaine d'européaniser une crise bilatérale dont la genèse est connue et dont les responsabilités sont bien définies ». Bref, on peut dire aisément que ce pschitt du Parlement européen s'illustre à merveille avec cette fameuse formule « l'UE est géant économique et un nain politique ». Pour en revenir au Président de la Chambre des représentants, il a estimé en revanche que la résolution adoptée ce jeudi par le Parlement européen « est modérée, et présente une grande différence entre le premier projet et le texte adopté ». Selon El Malki, il s'agit d'une réalisation de la diplomatie marocaine, tant officielle que parlementaire, qui a pris soin de rappeler à ses partenaires européens le caractère stratégique des relations euro-marocaines. La résolution du Parlement européen « représente un échec pour l'Espagne dans sa tentative d'européaniser sa crise bilatérale avec le Maroc », ajoutant que le Maroc souhaite que l'Espagne revienne à son partenariat stratégique avec le Maroc « à condition d'un retour à la sagesse et du respect des fondements des peuples, y compris l'intégrité territoriale ». A ce propos, Habib El Malki a annoncé dans les prochains jours une campagne de communication devant tous les parlements du monde, « y compris les européens ». A cet effet, la position sur cette question au PE n'est pas unanime, ni parmi toutes les familles politiques ou nationalités européennes. D'ailleurs l'exécutif espagnol dans son entité tente de baisser le ton, indépendamment des voix hostiles et belliqueuses de l'extrême droite et l'extrême gauche, quant à la situation migratoire très délicate, les épineuses questions de sécurité, la lutte contre le terrorisme, et autres trafics (humains, drogues, contrebande...) et que s'entendre avec les pays méditerranéens est fondamental. Aussi, on en appelle « à ne pas remettre en cause les relations de voisinage stratégiques, multidimensionnelles et privilégiées entre le Maroc et l'UE ». D'ailleurs dans le texte de la résolution, qui met dans le même sceau, chaux et sable, il est apprécié que Rabat ait accepté le rapatriement des mineurs identifiés.