Après plusieurs jours d'impossibilité de trouver un accord pour former un nouveau gouvernement en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est pus que jamais en lice pour la sortie du pouvoir après plus de 15 ans de règne sans partage dans le pays. La nouvelle est tombée comme une massue sur celui qu'on surnomme affectueusement « bibi » dans ses partisans. Le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a réussi à trouver un accord de dernière minute pour former un nouveau gouvernement d'union, mais sans Benjamin Netanyahu. Ce gouvernement qu'il cherche à faire passer grâce à une majorité de 61 (60+1) des 120 sièges est déjà présenté comme celui du « changement ». Yaïr Lapid a trouvé son partenariat qui pourrait mettre fin aux fonctions de Premier ministre de Netanyahu avec : le millionnaire Naftali Bennett, le chef de la droite radicale. Et c'est Naftali Bennett, un partisan de l'annexion des deux tiers de la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967, qui est pressenti pour devenir le nouveau Premier ministre du pays si le Parlement israéliens donne son accord pour ce nouveau gouvernement qui pourrait créer une nouvelle dynamique dans le pays. « La gauche fait des compromis loin d'être faciles, quand elle m'octroie (…) le rôle de Premier ministre », a déclaré au début des négociations M. Bennett, qui, s'il est élu, sera le premier chef de gouvernement religieux, à porter une kippa, de l'histoire d'Israël. L'actuel Premier ministre qui a provoqué ses nouvelles élections législatives était dans l'incapacité de trouver un accord pour former un gouvernement malgré sa popularité. Et les affaires judiciaires dont il fait l'objet n'ont pas aidé à fournir à son parti, le Likoud, assez de sièges à la Knesset. Faisant l'objet de poursuite pour 3 affaires, Benjamin Netanyahu est accusé de corruption, d'avoir reçu des cadeaux luxueux, des bijoux, du champagne et autres de la part de riches hommes d'affaires. Il est par ailleurs accusé d'avoir corrompu le plus grand quotidien payant israélien, le Yediot Aharonot, pour lui assurer une bonne couverture médiatique. Après 15 au pouvoir, un record de longévité dans le pays, et après avoir survécu à plusieurs crises politiques, cette dernière, signée par le partenariat avec la droite radicale dont le chef de file était un temps son conseiller, Au pouvoir pendant 15 ans et poussé vers la sortie par une coalition « du changement », Benjamin Netanyahu est aussi le premier chef du gouvernement d'Israël en exercice à faire l'objet de poursuites criminelles. Jeudi, alors que la date du vote au Parlement n'est toujours pas connue, le chef de l'exécutif israélien a posté sur Twitter une mise en garde. « Tous les députés élus grâce au soutien de la droite doivent s'opposer à ce dangereux gouvernement de gauche », a-t-il écrit.