Dans la seconde partie du rapport de la CSMD intitulée « le nouveau modèle de développement : le Maroc de demain », des axes stratégiques de transformation ont été déclinés en matière d'économie productive, diversifiée, créatrice de valeur ajoutée et d'emplois de qualité. Les détails. Le livrable de la commission de Chakib Benmoussa se veut très ambitieux et annonciateur d'une transformation profonde à venir. Ainsi, dans le pivot qui concerne les axes stratégiques de transformation, le rapport souligne que pour atteindre son ambition et ses objectifs fondamentaux, le NMD propose quatre principaux axes de transformation, dont un focus sur une économie productive, diversifiée, créatrice de valeur ajoutée et d'emplois de qualité. « L'économie doit évoluer d'une économie à faible valeur ajoutée et à basse productivité, avec des niches rentières et protégées, à une économie diversifiée et compétitive, portée par un tissu dense d'entreprises innovantes et résilientes », lit-on dans le rapport qui indique également que la transformation économique doit générer plus de croissance et d'emplois de qualité pour intensifier la création de valeur et assurer l'insertion de la population active, en particulier les femmes et les jeunes. Et de mettre l'accent sur le capital humain qui doit être renforcé pour donner à tous les citoyens les capacités de prendre en main leur devenir, de réaliser leur potentiel en toute autonomie, et de participer au développement du pays et à son intégration dans l'économie du savoir et de l'immatériel, portées par les compétences, notant que cet axe suppose des réformes essentielles, exigeantes et urgentes, des systèmes de santé, d'éducation et d'enseignement supérieur et professionnel. Toujours est-il que le document note que le Maroc dispose d'atouts et de potentialités considérables pour réussir son décollage économique. « Durant les deux dernières décennies, le Maroc a posé les fondations de son émergence à travers des réformes structurelles, une ouverture économique renforcée et des investissements conséquents dans les infrastructures », rappellent les auteurs dudit rapport, précisant dans ce sillage que d'importants gisements de prospérité doivent être exploités plus intensément, à l'instar du capital naturel abondant qui appelle à être davantage transformé; du capital immatériel riche à valoriser; d'une position géostratégique privilégiée qui ouvre des opportunités d'insertion dans les chaînes de valeur mondiales; et d'un marché intérieur à reconquérir et à moderniser. « L'ambition du Nouveau Modèle de Développement est de créer les conditions pour que le Maroc tire profit de l'ensemble de ses atouts en devenant une nation d'opportunités, d'entrepreneuriat et d'innovation », relève la même source, estimant qu'en exploitant l'ensemble de ses potentialités, le Maroc pourra accélérer sa croissance économique qui est l'un des socles du NMD. Et d'ajouter : « Une croissance plus forte dont les fruits sont mieux répartis est indispensable pour améliorer le niveau de vie de la population, offrir des opportunités d'emploi aux jeunes, générer les ressources pour investir dans le capital humain et financer les besoins sociaux ». Doubler le PIB par habitant à l'horizon 2035 « Mais l'économie marocaine est aujourd'hui confrontée au piège des pays à revenu intermédiaire », fait-on ressortir dans le rapport avant de signaler toutefois que l'ambition du NMD est d'échapper à ce piège, en accélérant la croissance pour atteindre un rythme moyen annuel supérieur à 6%. Et d'annoncer que l'accession à ce nouveau palier permettra de doubler le PIB par habitant à l'horizon 2035, indiquant que l'amélioration de la qualité de la croissance est également nécessaire pour un développement inclusif et durable. En d'autres termes et pour la Commission, la nouvelle croissance marocaine est appelée à être plus efficiente, en s'appuyant davantage sur les gains de productivité avec une meilleure allocation de l'investissement vers les capacités productives et une contribution plus forte du secteur privé. « Elle doit être plus résiliente, avec une base productive plus diversifiée, et plus riche en emplois, notamment formels, qualifiés et féminins. Enfin, la création de richesse doit être répartie plus équitablement entre les citoyens et entre les régions, en exploitant l'ensemble des potentialités économiques des territoires », révèle-t-on de même source avant de dévoiler que le Maroc doit amorcer une dynamique de transformation de son tissu productif pour atteindre ce nouveau palier de croissance. Et de faire état de quatre processus fondamentaux qui doivent être encouragés pour renforcer la sophistication de l'économie nationale et la faire converger vers la structure des économies les plus avancées, telles que la modernisation du tissu économique existant afin qu'il soit plus formalisé, concurrentiel et productif; la diversification pour introduire de nouvelles activités et de nouveaux savoir-faire; la montée en gamme pour augmenter la valeur ajoutée locale; et enfin, l'internationalisation pour orienter les entreprises vers l'export.