L'Union pour la Méditerranée (UpM) a tenu ce lundi 8 octobre, son 3ème Forum régional sous le thème « Construire ensemble l'avenir de la coopération régionale ». 10 ans après son institution, cette structure est dotée d'un mandat technique qui n'est plus à son avantage, et doit être réhabilitée comme cadre de dialogue politique et de conciliation. C'est là l'idée principale de l'intervention du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Nasser Bourita, devant les participants à ce forum. Pour le ministre, si ce mandat « a été conçu pour la mettre à l'abri des contingences politiques, il a fini par en faire –10 ans après– une organisation qui évolue à la marge des priorités de ses membres ». Selon lui, l'UpM est appelée à « rompre avec le daltonisme thématique » car elle « ne peut rester aveugle –mais aussi sourde et muette– devant les questions de l'heure auxquelles doit faire face la région ». Nasser Bourita en a voulu pour exemple la question sécuritaire, avec des défis sans précédent fragilisant la stabilité et la sécurité collective, la question migratoire, pour que la Méditerranée ne soit plus une route meurtrière cerclée de frontières discriminantes, et la question du co-développement qui reste le « parent pauvre » du projet méditerranéen. Il a, en outre, estimé que « la solidarité doit reprendre sa place au cœur du projet euro-méditerranéen (...) pour construire et maintenir un espace uni et cohérent », qui incarne la co-responsabilité, accueille la co-décision, génère la co-appropriation et, surtout, mobilise les fonds nécessaires (...). Le ministre a, par ailleurs, souligné que la Méditerranée doit être un espace de sécurité et de stabilité commune. « L'UpM peut non seulement cultiver des synergies avec les instruments de l'UE, mais aussi développer des réponses qui sont du Nord et du Sud à la fois, sur la base de termes d'engagement objectifs et démystifiés », a-t-il dit. Et de conclure : « Je crois en une Méditerranée comme espace de valeurs communes. Elle n'est pas un agrégat de frontières, mais un espace naturellement ouvert, propice à cultiver des valeurs partagées : des valeurs de paix, de tolérance, de respect de l'altérité ». A l'instar des deux précédentes éditions, ce troisième forum, qui marque les 10 ans de l'UpM, a connu la participation aussi de représentants de la société civile et du secteur privé, outre des bénéficiaires et promoteurs de projets de l'UpM.