Accusé de « financements étrangers, d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat » et de « viol», le journaliste Omar Al-Radi a refusé de comparaître ce mardi 27 avril devant la chambre criminelle de la Cour d'Appel de Casablanca. Lors de la séance de son procès, le journaliste a exprimé son refus de procéder à un procès à distance, demandant à l'organe dirigé par le juge Ali Tarshi de se retirer et de ne pas boucler les étapes de la séance qui s'est déroulée en visioconférence. Dans son discours quelques minutes après le début de son audience, Omar Radi a soulevé le fait qu'il s'attendait à un procès en présentiel en le transférant de la prison locale d'Oukacha-Casablanca, où il est détenu depuis juillet 2020, au tribunal correctionnel de Casablanca, ce qui l'a incité à annoncer son retrait de l'audience. Le ministère public, représenté par le procureur général adjoint, a justifié de ne pas avoir autoriser le transfert d'Omar Radi de la prison d'Oukacha au tribunal pour assister à son audience, aux procédures liées à la pandémie du Covid-19. La défense du journaliste Radi, mais également Imad Stitou, se sont également soulevés contre cette décision. L'ancien bâtonnier Abderrahmane Benamrou a considéré que conduire le procès à distance enfreint la procédure pénale, soulignant que le procès doit être conduit en présence de la cour. De son côté, l'avocat Miloud Kandil, qui travaille comme coordinateur pour le comité de défense du journaliste Omar Radi, a également souligné que la défense de son client n'avait pas été informée de la tenue du procès à distance, comme à l'accoutumer. Immédiatement après l'audience, plusieurs défenseurs des droits de l'Homme et des membres de la famille d'Omar Radi ont scandé des slogans exigeant sa libération devant la cour d'appel à Casablanca, surtout que le journaliste est en grève de la faim depuis plus d'une semaine, de même que le journaliste Soulaimane Raissouni, jugé pour une autre affaire. Les membres du Comité local de Casablanca pour la liberté de tous les prisonniers d'opinion et la liberté d'expression ont condamné lors de leur sit-in le maintien en détention du journaliste Omar Radi, soulignant que la liberté d'expression n'est pas un crime. Les manifestants ont lancé des slogans condamnant la poursuite de l'arrestation continue du journaliste Radi, estimant que son arrestation était due à ses positions et opinions politiques qu'il ne manquait pas d'exprimer. Il est attendu que le tribunal se prononce, ce mardi soir, sur la demande de mise en liberté provisoire déposées par le comité de défense du journaliste Radi. Cela dit, le dossier a été retardé jusqu'au 18 mai prochain.