Traditionnellement dans les ruelles des anciennes médinas, des souks et des quartiers populaires de toutes les villes du Royaume, les métiers informels, occasionnels ou saisonniers c'est selon, du mois de Ramadan naissent et fleurissent à l'occasion du mois sacré avant de se faner onze mois durant. Si l'an passé le confinement a été synonyme d'absence de revenus pour nombre de gens qui s'y adonnent régulièrement, une précarité à laquelle les pouvoirs publics avaient pourtant, tenté de trouver un semblant de solution, ce ne sera pas le cas cette saison, puisque ces derniers en permettant l'activité économique en journée ont laissé une bonne marge de manœuvre à l'économie toute parallèle ou informelle soit-elle. Aussi en ce Ramadan saison 2, il a été décidé de ne pas laisser le vide s'accaparer la devanture des échoppes ou des étalages ambulants. Du coup les petits métiers ramadanesques qui constituent une occasion pour nombre de Marocains, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, de se lancer et de s'adonner à des activités leur offrant une possibilité de voir venir au moins pour quelque temps. Notre photographe, Mounir Mehimdate, au gré des ruelles anciennes de la capitale, a immortalisé quelques images de ces ''petits'' métiers, qui apportent ce charme particulier à notre vie de jeûneur de par une ambiance exclusive et originale et ses senteurs dès l'arrivée du mois de recueillement et de piété. Comme à l'accoutumée certains commerces ont coutume d'abandonner à d'autres fins leurs activité première afin de se consacré exclusivement tout au long de ce mois sacré à la « chebakia », "mkharka", « beghrir », "msemen », « briouates « , « sefouf ou sellou » et « mhancha aux amandes » et autres recettes de cuisine pâtissières ou non, sucrées, salées où les deux, des mets succulents et aux odeurs parfumées bref , du « made in Morocco » bien traditionnel apprécié et fortement demandé par les citoyens. A Rabat, il est un magasin qui n'a nul besoin de se faire de nom tant il est connu depuis des décennies. Chez Mekkaoui pour ne pas le nommer s'est fait sa réputation sur la qualité de ses produits à travers le temps. Ses clients n'en disent de lui que du bien. « je venais ici gosse avec mes parents et j'y amène maintenant mes enfants pour perpétrer la tradition » dira ce sexagénaire pour qui le rapport qualité/prix critère potentiel de choix et de décision du consommateur est le meilleur du marché et qui comprend et admet volontiers la petite augmentation constatée. Cependant la plupart des gens qui ont témoigné au-delà que cette Ramadan s'annonce moins rigoureux si l'on peut dire que son précédent, y voient comme un destin tragique de par la crise sanitaire causée par Dame Covid. Les uns lui trouvent un aspect quelque peu négatif du moins économiquement d'où une table moins garnie, d'autres regrettent que la seconde partie de la journée soit amputée de certaines des activités ramadanesques d'après Iftar, (Tarawih, réunions familiales, sorties etc.). D'autres petits métiers qui s'installent dans les ruelles des anciennes médinas, des souks et des quartiers populaires de toutes les villes du Royaume, font également le charme et la particularité de ce mois sacré et sont cette année au rendez-vous du mois de Ramadan du moins en journée comme l'a fait remarquer à Hespress un passant tranquille. « Ce Ramadan n'est pas celui de l'an passé où nous étions sous cloche (état d'urgence). Cette fois-ci, tout sera ouvert jusqu'à l'heure du couvre-feu. Après bien sûr, cela posera quelques inconvénients à certaines personnes mais il faut s'adapter à une situation sanitaire mondiale délicate et dont le Maroc semble s'en tirer mieux que d'autres. C'est le prix à payer en attendant des jours meilleurs ». Cela étant, souvent ces métiers gravitent autour des rituels ou comportements enfouis dans notre imaginaire collectif, vendeur de dattes, vendeur de beignets s'adonnant à la production de chebakia et autres sucreries, vendeuses de «baghrir», msemen et «harcha» qui attirent le plus de clientèle, couturiers ou tailleurs de djellaba et jabadors, "neffar" rappelant le jeûneur à ses obligations dans les ruelles dans anciennes médinas, confectionneurs de moules à gâteaux, bref tant de commerces de circonstance certes, mais parfois si lucratifs en ce mois où tout le monde ne cherche pas qu'à prêcher sa bonne foi. Reportage photographique Mounir Mehimdate