Plusieurs pays ont exprimé leurs doutes et leurs préoccupations quant aux informations contenus dans le dernier rapport des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'origine du Covid-19. Mardi, les Etats-Unis et 13 de ses pays alliés ont pointé du doigt plusieurs dysfonctionnements dans l'enquête des experts de l'OMS qui n'ont pas eu accès aux données comme il l'aurait fallu, selon eux. Le message de ses pays a été en quelques sortes approuvé par le chef de l'OMS également. « L'étude d'experts internationaux sur l'origine du virus SARS-CoV-2 a été retardée de manière significative et n'a pas eu accès de manière exhaustive aux données et échantillons originaux », dénoncent les Etats-Unis, et des pays comme le Royaume-Uni, Israël, le Canada, le Japon, l'Australie, le Danemark, et la Norvège. En effet, la visite des experts de l'OMS n'a pu se faire qu'en 2021, soit un an après les premiers du coronavirus. « Trop tard », ont estimé certains spécialistes qui affirment qu'il sera difficile en l'état de connaitre la réelle origine de virus. « Il est crucial que des experts indépendants puissent avoir pleinement accès à toutes les données », ajoutent les signataires qui comptent parmi eux, la République tchèque, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovénie et la Corée du Sud. Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui n'avait pas hésité à dénoncer les blocages des autorités chinoises vis à vis de cette enquête notamment lorsqu'elle n'a pas délivré des visas aux experts. Cette fois, il n'a pas exclut la possibilité de créer de nouvelles missions de recherches en Chine pour enquêter sur l'origine du coronavirus, au moment où jusqu'ici, il n'y a que de hypothèses, souvent confuses et les versions se contredisent. Ainsi, il a critiqué l'attitude de Pékin qui a refusé de partager suffisamment les données avec les experts internationaux qui ont été tout le temps suivis pas des experts chinois également. Tedros Adhanom Ghebreyesus a réclamé une enquête sur l'hypothèse d'une fuite du virus d'un laboratoire en Chine pour expliquer l'origine de la pandémie, alors que la Chine réfute cette hypothèse avec force. « Cela demande d'enquêter plus avant, probablement avec de nouvelles missions avec des experts spécialisés que je suis prêt à déployer », a-t-il déclaré. Le chef de l'OMS avait été un temps critiqué par les Etats-Unis d'avoir un parti pris pour la Chine au début de la crise sanitaire, en la défendant face aux critiques de certains pays qui avaient pointé la responsabilité de Pékin dans la pandémie. Selon le rapport l'origine du coronavirus pourrait être expliquée par une transmission du virus à l'être humain par deux animaux dont un intermédiaire « probable à très probable ». Certains scientifiques ont pensé qu'il s'agirait du serpent tandis que d'autres affirment qu'il s'agirait d'un mammifère. La piste d'une transmission par de la viande surgelé est également jugée « possible », et c'est celle que soutient Pékin. Par contre la théorie du virus échappé d'un laboratoire serait « peu probable ».