Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a appelé à soutenir les pays africains dans leur lutte contre la menace de l'Etat islamique et une mutualisation des efforts de tous les acteurs sur le terrain. Cet appel intervient alors que l'Etat islamique recrute de nouvelles cibles parmi les groupes terroristes et milices armées déjà en place en Afrique. Intervenant dans le cadre de la réunion ministérielle du Groupe restreint de la Coalition internationale anti-Daech, le ministre des Affaires Etrangères a affirmé que les capacités des Etats et des organisations sous-régionales devaient être renforcées pour faire face aux nouvelles menaces terroristes de l'Etat islamique en Afrique. « La réponse aux menaces émergentes de Daech doit ériger en priorité le soutien aux Etats africains et aux organisations sous-régionales en matière de renforcement des capacités, le but étant d'assurer des résultats plus durables », a-t-il déclaré en ce sens. Alors que le groupe djihadiste a perdu son hégémonie gagnée dans les pays du Moyen Orient, il cherche à se retrouver de nouvelles bases arrières dans d'autres régions du monde, a souligné le ministre, citant à titre d'exemple le recrutement de nouveaux combattants et la recherche de sources de financements. Et d'ajouter que la nouvelle destination cible du groupe terroriste se trouve être l'Afrique – où l'instabilité et la menace terroriste sont déjà installées). Selon le ministre, Daech chercherait le soutien d'autres groupes terroristes et milices armées déjà présents sur le terrain C'est pour ces raisons que le chef de la diplomatie marocaine a appelé à une meilleure coordination des initiatives et efforts internationaux pour faire face à la situation sur le terrain. Il a cité à titre d'exemple la mutualisation des efforts de la Coalition internationale anti-Daech avec ceux de la Coalition pour le Sahel en soutien au G5-Sahel. Nasser Bourita a par ailleurs souligné l'engagement du Maroc dans ce cadre avec l'ouverture à Rabat d'un bureau du Programme pour la lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique de l'UNOCT (United Nations Office of Counter-Terrorism) qui servira à former des élites africaines à la lutte anti-terroriste. Il a toutefois relevé que la situation devenait de plus en plus préoccupante dans la région avec une dégradation flagrante de la sécurité notamment avec une propagation de la menace terroriste en Afrique australe. Dans la région du Sahel, un total de 4.250 morts dans des attaques attribuées à des groupes terroristes, (dont 59% sont des civils) ont été recensés en 2020, année la plus meurtrière, en augmentation de 60% par rapport à 2019. Poursuivre la lutte Par ailleurs, dans le communiqué conjoint ayant sanctionné cette rencontre, les ministres des Affaires étrangères du Groupe restreint de la Coalition internationale anti-Daech, ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la lutte contre ce groupe terroriste en Irak et en Syrie, et à créer les conditions d'une défaite durable de ce groupe, ce qui demeure l'objectif unique de la coalition, grâce à des efforts multidimensionnels. Ils ont ainsi souligné la nécessité de protéger les populations civiles et de respecter en toute circonstance le droit international, notamment le droit international humanitaire, le droit relatif à la protection des civils, y compris les enfants, ainsi que le droit international des droits de l'Homme et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. Les ministres ont d'ailleurs souligné la nécessité de mettre fin et de prévenir la violence ainsi que les violations graves des droits des enfants, tout en améliorant durablement la protection des enfants touchés par le conflit armé et en garantissant les droits fondamentaux des femmes, ajoute-on de même source. Rappelant leur déclaration du 4 juin 2020, les participants à cette rencontre ministérielle se sont engagés à renforcer leur coopération dans tous les domaines suivis par la coalition pour que Daech et ceux qui lui sont affiliés « ne puissent pas reconstituer d'enclave territoriale ni continuer à menacer nos nations, nos peuples et nos intérêts. » Et de préciser que les ministres « demeurent fermement unis dans leur indignation devant les atrocités commises par Daech et dans leur détermination à éradiquer cette menace mondiale ».