Après l'incendie qui a causé la mort de plus d'une dizaine de personne et fait près de 200 blessés au Yémen, l'émissaire de l'ONU pour ce pays en guerre, a demandé qu'une enquête indépendante soit menée pour expliquer cette situation et déterminer les coupables. Devant le Conseil de sécurité, Martin Griffiths, a demandé qu'une enquête indépendante soit menée sur cet incendie qui s'est produit la semaine dernière dans la capitale Sanaa, et qui a causé la mort d'une dizaine de migrants majoritairement de nationalité éthiopienne. « Il doit y avoir une enquête indépendante sur les causes de l'incendie », a plaidé Martin Griffiths qualifiant cet incendie s'étant produite dans un centre de détention, d' »horrible » et d' »extraordinaire ». L'émissaire des Nations Unies a donné des détails sur la situation au Yémen, un pays en guerre depuis 2014 ayant créé un désastre humanitaire, la pire crise au monde selon l'ONU. Il est revenu sur la multiplication et « l'intensification des attaques de missiles et de drones » visant des civils et les villes voisines en Arabie saoudite, ainsi que des raids aériens près de Sanaa. Martin Griffiths a également mentionné, devant le Conseil de sécurité de l'offensive continue des Houthis sur la région de Marib, « mettant les civils, dont un million de déplacés, à risque ». « Des enfants sont de plus en plus entrainés dans la guerre, annihilant leur avenir », a-t-il déclaré ajoutant que ce genre d'offensives militaires ont été identifiées également à Hajjah et Taïz. A cause des rebelles Houthis, le gouvernement d'Abd Rabbou Mansour a dû s'exiler et à même changé de capitale temporairement. Au niveau humain, les multiples attaques des rebelles Houthis soutenus par l'Iran ont provoqué des milliers de déplacés et causé une situation de famine extrême. Si aujourd'hui le monde s'accord que le Yémen doit être aidé en urgence pour éviter le pire, une situation de famine aigue provoquant la mort et la décimation de tout un peuple, les donations en faveur de ce pays n'ont pas atteint le seuil réclamé par les Nations Unies. Et pour cause, l'offensive des rebelles Houthis (qui contrôlent aujourd'hui la majeure partie du pays, spécialement le nord) leur a permis de prendre le contrôle des aéroports et des ports d'où transitent les aides humanitaires internationales qui se voient détournées. Selon l'ONG Human Rights Watch (HRW) ce sont les rebelles Houthis qui sont derrière l'incendie du camp de détention de migrants. Ils auraient lancé des « projectiles non identifiés » après avoir enfermé des migrants qui avaient dénoncé leurs conditions de détention. des gardes avaient enfermé dans un hangar des migrants, essentiellement éthiopiens, qui protestaient contre leurs conditions de détention. Ils ont ensuite lancé deux projectiles dont l'un « a explosé bruyamment et a déclenché un incendie ». « Des dizaines de migrants sont morts brûlés (…) après que les forces de sécurité des Houthis ont lancé des projectiles non identifiés dans un centre de rétention pour migrants à Sanaa, provoquant un incendie », a dénoncé HRW dans un communiqué.