Les Israéliens sont appelés mardi à voter pour la quatrième fois en deux ans dans le cadre de nouvelles élections législatives anticipées qui doivent voir le parti du Likoud avec à sa tête Benjamin Netanyahu, triompher. Avec ces nouvelles élections législatives, le Premier ministre israélien est certain d'assoir son siège au Trône lui qui a battu le record de longévité dans le pays. Malgré des démêlés judiciaires dans trois affaires distinctes et des accusations de corruption, ces couacs qui devaient ruiner sa carrière politique, n'ont pas entaché sa popularité encore plus grandissante ces derniers mois. Celui que ses admirateurs appellent « Bibi », a réussi un coup de maitre en s'alliant avec son plus féroce rival, le général Benny Gantz qui adoptait non seulement une ligne dure envers Netanyahu mais voulait que ce dernier paye pour ses affaires. Et c'est cette alliance entre les deux hommes basée sur un compromis de partage du pouvoir sur deux périodes qui a précipité le général dans l'abysse, voyant ses soutiens s'amenuiser car dénonçant ce pacte. Alors qu'il avait réussi à grimper dans les sondages lors des trois derniers scrutins le propulsant aux côtés de Benjamin Netanyahu, le général Gantz aujourd'hui pourrait se voir complètement écarté de la Knesset. En effet, le leader du parti Bleu Blanc, a non seulement perdu des soutiens mais son désaccord avec Benjamin Netanyahu s'est fait remarqué lorsque ce dernier a refusé de voter la loi de Finance. En refusant de voter le budget, le Premier ministre a provoqué la dissolution de la Knesset (le Parlement israélien) en décembre et de facto des élections anticipées qui cassent l'alliance qu'il avait nouée avec Benny Gantz, qui, en principe devait assurer la fonction de Premier ministre après 18 mois. Grâce à cette ruse politique, Benjamin Netanyahu a réussi à se débarrasser de son accord avec Benny Gantz et profite de la baisse de popularité de ce dernier au moment où lui, a travaillé pour redorer son image ces derniers mois. Vaccination, normalisation… Le chef de 61 ans du Likoud a effectivement engrangé de nombreux succès, notamment grâce à une campagne de vaccination irréprochable ayant permis de faire d'Israël le pays le plus avancé en terme de vaccination au monde. En plus de la vaccination, c'est sur le niveau diplomatique que Bibi a arraché le plus gros du succès après les nombreux accords de normalisation de pays arabes musulmans avec l'Etat hébreu, chose inimaginable il y a quelques mois de cela. Le chef du gouvernement israélien a également tablé sur la communication autour de l'établissement de relations diplomatiques avec ces pays. C'est le cas avec le Maroc où le rétablissement des relations diplomatiques a été ultramédiatisé dans le monde, qualifié de « miracle » de la Hanoukka par les représentants israéliens. Et pour cause, il s'agit d'une des plus vieilles monarchies du monde, un pays musulman où cohabitent juifs et musulmans dans la paix et où le Roi, commandeur des croyants veille sur les intérêts des juifs marocains. Sans oublier que la communauté juive marocaine en Israël est la deuxième plus importante dans le pays, avec plus de 800.000 personnes, selon les derniers chiffres. Cette reprise des relations diplomatiques entre les deux pays concrétise une tendance observée ces dernières années au sein de l'Etat hébreu où, les juifs d'origine marocaine ont pris les commandes de hautes fonctions, notamment dans l'armée, au Parlement, se sont illustrés dans la recherche etc. Et plus récemment au sein de l'exécutif israélien. Le dernier gouvernement en date de Benjamin Netanyahu composé de 34 portefeuilles, s'est vu enrichir par pas moins de 10 ministre d'origine marocaine (dont Amir Peretz, Amir Ohana, Orly Levy, Aryé Deri, Miri Regev), au moment où les juifs arabes n'avaient que rarement l'occasion d'accéder à des postes de pouvoir.