A la suite de l'incident grave ayant touché un Boeing 777-200 de United Airlines samedi dernier, l'administration fédérale de l'aviation américaine (FAA), les bureaux britannique, japonais et sud-coréen de l'aviation civile ainsi que Boeing ont recommandé la suspension des vols de tous les 777 motorisés par le PW4000 de Pratt & Whitney, le temps de déterminer le protocole à appliquer pour l'inspection des réacteurs. En effet c'est le moteur (réacteur) PW4000 de Pratt & Whitney équipant certaines générations des 777 qui est mis en cause selon ces entités. Cent vingt-huit appareils sont concernés – 69 en service (dont 24 chez United) et 59 en stockage. Samedi, un 777-200 de la compagnie américaine United Airlines (N772UA, cinquième avion produit de la longue série des Triple Sept) avait décollé à 12h15 (locale) de Denver pour Honolulu (vol 328) avec 241 personnes à son bord dont 10 membres d'équipage, avant de rebrousser chemin pour un atterrissage d'urgence (13h30) après une défaillance non contenue et l'incendie de son moteur 2 (réacteur droit). L'avion a perdu tout au long de son vol de nombreux morceaux de son fuselage et du moteur sur une zone résidentielle comme le capot du moteur tandis que plusieurs pales ont été endommagées (dont deux fracturées). L'incident n'a fait heureusement aucun blessé, ni à bord de l'avion ni au sol où sont tombés les débris. Le Conseil national de la sécurité des transports (National Transportation Safety Board, NTSB) a été chargé de l'enquête sur les circonstances de l'incident. La FAA, Boeing, Pratt & Whitney et l'ALPA y participeront. La FAA a déjà recommandé une réduction des intervalles de révision des aubes de soufflante du moteur. Des vidéos prises à l'intérieur de l'avion et diffusées sur les réseaux sociaux ont montré le réacteur droit du Boeing en proie des flammes. Aux Etats-Unis, United Airlines a annoncé la nuit dernière un « retrait volontaire et temporaire du service » de ses 24 Triple Sept équipés de moteurs Pratt & Whitney de la série 4000 : « Nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec les régulateurs pour déterminer les étapes supplémentaires, et nous nous attendons à ce que seul un petit nombre de clients soit incommodé ». Au Japon, une directive a été émise dimanche par les autorités concernant tous les Boeing 777 équipés de ces moteurs PW4000. Désormais ils sont cloués au sol pour une durée indéterminée. Cela concerne 19 appareils d'ANA (All Nippon Airways) et 13 de Japan Airlines, (JAL) tous utilisés principalement sur des vols intérieurs ou régionaux. Déjà en décembre dernier, un 777-200ER de JAL reliant Okinawa à Tokyo avait été victime d'une explosion non-contenue similaire, personne n'avait été blessé. Le JTSB (équivalent local du NTSB américain) avait qualifié cet incident de « sérieux ». Dans le reste du monde, Asiana Airlines, Korean Air, EgyptAir et Vietnam Airlines figurent parmi les opérateurs du couple Boeing 777/PW4000. Mais l'incident spectaculaire du Boeing 777 d'United Airlines ne fut pas le seul en ce week-end. Le côté commercial (transport de 241 personnes) du vol d'UA aura certainement éclipsé l'incident similaire survenu samedi aux Pays-Bas et ayant fait deux blessés légers et endommagé plusieurs voitures et maisons lorsqu'un Boeing 747F de Longtail Aviation (cargo) gros porteur de la compagnie cargo des Bermudes peu après son décollage de Maastricht au Pays-Bas vers New York a vu également des débris d'un de ses quatre moteurs s'écraser sur un village proche de l'aéroport. Deux personnes ont été légèrement blessées (une femme âgée a été blessée à la tête par un débris, tandis qu'en enfant s'est brûlé les doigts en ramassant une pièce tombée). Le Boeing 747 s'est délesté de son carburant au-dessus des Ardennes avant de se poser sans autre problème une heure plus tard à Liège, en Belgique (Wallonie) qui dispose d'une piste plus longue et plus sûre. Des enquêtes ont été lancées dans les deux pays.