Le Maroc a adopté une vision globale de la lutte antiterroriste devenant ainsi l'un des principaux acteurs du contreterrorisme dans le monde, ont indiqué plusieurs responsables marocains et en expliquant la stratégie du Maroc en la matière, à l'occasion de la Conférence internationale annuelle sur « la lutte contre l'extrémisme violent ». Organisée par l'Observatoire marocain sur l'extrémisme et la violence (OMEV) en partenariat avec la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, le Policy Center for the New South et la Rabita Mohammadia des Oulémas, cette conférence est revenue sur l'expérience du Maroc en termes de lutte contre le terrorisme durant ces dernières années. La conférence qui connait la participation la participation d'experts et praticiens spécialisés dans les questions liées au terrorisme et à l'extrémisme violent de différents pays et de plusieurs institutions dont la direction exécutive du contre-terrorisme des Nations unies, intervient également quelques mois avant un triste anniversaire, les 18 ans des tragiques événements du 16 mai 2003 de Casablanca, date à laquelle le Maroc a été pris pour cible par des terroristes, dans un contexte de montée de l'extrémisme islamiste et deux ans après le 11 septembre. Depuis cette série d'attaques en plein centre de Casablanca qui ont fait 45 morts, le Royaume a pris les choses en main mettant en place une stratégie nationale à plusieurs niveaux pour contrer le terrorisme et, s'est illustré dans cette lutte devenant ainsi un exemple de stabilité et de contreterrorisme, se montrant d'une aide précieuse pour plusieurs pays. Photo Mounir Mehimdate Une stratégie pluridisciplinaire et multidimensionnelle Lors de son intervention, Habboub Cherkaoui, le directeur du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), a indiqué que son organisme a réussi à démanteler une série de cellules terroristes et à contrer des projets d'attentats grâce à la stratégie nationale adoptée par le Maroc en matière de lutte antiterroriste. Cette stratégie a conféré au Maroc une position avant-gardiste aux niveaux régional et international en matière de contreterrorisme, a-t-il ajouté, notant que cette stratégie s'est intéressée à plusieurs disciplines, notamment en apportant des mesures juridiques et sécuritaires, en restructurant le champ religieux. Le Maroc s'est également positionné avec sa politique sécuritaire et sa coopération internationale qui s'effectue grâce à des accords bilatéraux, et la signature de 80 conventions portant sur la coopération judicaire et sécuritaire, a indiqué pour sa part le directeur de la Direction des Affaires pénales et de la grâce au ministère de la Justice, Hicham Mellati. Un combat d' »idées » Et d'estimer que le volet sécuritaire n'était pas suffisant pour contrer le terrorisme, et que la lutte se faisait également sur le terrain des idées, ce qui nécessite selon lui une convergence entre la politique sécuritaire, pénale, et politique publique en matière de prévention. En ce sens Hicham Mellati a appelé à l'élaboration d'un plan d'action national où toutes ces données se retrouvent et se complètent. De son côté, Mohamed Belkbir, le président du centre des études et de recherches de la Rabita Mohammadia des oulémas, a rappelé le rôle de la Rabita dans son travail sur les idées. Il a ainsi rappelé que ce travail doit toucher aussi bien les têtes pensantes de l'extrémisme, les théoriciens du terrorisme ainsi que les acteurs sur le terrain qui exécutent. La Rabita veut protéger et immuniser ces catégories en les convaincant de rejeter l'extrémisme afin d'affaiblir les théoriciens et a adopté pour cela des outils et des méthodes de démantèlement du discours religieux, de ses mécanismes et de son appareil conceptuel, à travers 20 livrets en vue de développer l'immunité des jeunes contre l'extrémisme, a-t-il souligné.