L'islamologue marocaine Asma Lamrabet chercheuse, médecin biologiste de formation, qui prône une lecture dépolitisée des textes religieux pour permettre aux femmes musulmanes de s'émanciper a rejoint le principe des groupes dont le « collectif 490 » appelant à l'abandon de l'article 490 du droit pénal, punissant les relations sexuelles hors mariage, déclarant que ce chapitre transgresse ou plutôt contrevient à la morale de l'islam et n'est pas approprié pour le Maroc d'aujourd'hui. Asma Lamrabet, ancienne directrice du Centre des études féminines en Islam, dépendant du Conseil des Oulamas, est connue depuis des années pour déconstruire les référentiels des penseurs conservateurs sur la femme. Elle avait jeté l'éponge pour ne pas avoir été entendue quant à la question de l'héritage en Islam. Asma Lamrabet, considére que l'islam, à l'instar des autres religions monothéistes, interdit les relations sexuelles hors mariage et protège la vie privée des individus en faisant éviter ce genre de mésaventures justement. Parmi les conditions que l'Islam impose pour prouver l'adultère, il y a le témoignage de quatre témoins. Certains de ceux qui demandent l'abolition de l'article 490 estiment déjà que cette exigence rend l'Islam plus respectueux de la liberté individuelle des personnes que la loi elle-même. Asma Lamrabet estime qu'avoir des relations sexuelles en dehors du mariage est un acte moralement interdit, mais elle considère que cette pratique, secrètement consentis entre deux adultes ne peut pas être criminalisée comme étant liée aux convictions personnelles de chaque personne. L'auteur du livre « Le Coran et les femmes : une lecture de la libération » a exprimé son opposition à l'espionnage de la vie privée des individus, affirmant que s'y introduire et interférer est en lui-même « contraire à L'Islam et rend donc impossible la preuve de l'accusation de pratique d'une relation sexuelle hors mariage ». La question de la criminalisation des relations sexuelles entre adultes hors mariage est redevenue d'actualité avec l'affaire d'une relation de cette nature à Tétouan (sextape). Libérée en début de ce mois après avoir purgée sa peine, la femme, une jeune célibataire, mère de deux enfants avait été condamnée à un mois d'emprisonnement, accusée en cela d'« atteinte à la pudeur publique » et « rapports sexuels hors mariage », d'où la campagne actuelle sur les réseaux et même ailleurs, visant à abolir l'article 490 du code pénal. Son amant n'a jamais été inquiété ni du reste celui qui avait filmé la scène. Ce qui avait pousser le collectif 490 à rechigner et dire que la jeune femme « est victime d'atteinte à sa vie privée et victime de la loi qui, au lieu de la protéger l'a condamnée ». La position d'Asma Lamrabet sur la question de la criminalisation des relations sexuelles hors mariage est similaire à celle de ceux qui appellent à l'abandon de l'article 490, car elle a estimé que le respect ou non de l'interdiction religieuse des relations sexuelles illégales reste une question de convictions morales personnelles. Et elle a poursuivi en disant que « on ne peut pas tenir les gens responsables de leur relation avec leur Créateur car c'est confié à Dieu. La loi positive devrait assurer l'application de la décision avec justice, protéger leur vie privée et ne pas les diffamer ». Elle a conclu son opinion sur la question en disant que l'article 490 du Code pénal marocain, qui interdit les relations sexuelles hors mariage, « contrevient à la morale que l'islam a apportée, et la morale est globale. Cela n'est plus acceptable au Maroc aujourd'hui ».