Au plus fort de la crise sanitaire que traverse le Royaume et devant l'indifférence du gouvernement quant à leurs doléances restées sans suite, les professionnels de la santé publique, éprouvés par une pandémie qui n'en finit pas, sont descendus aujourd'hui mercredi 21 janvier 2021, dans les rues du Royaume pour battre le pavé et manifester leur colère. C'est ainsi donc que devant l'incapacité du département de la Santé à répondre à leurs revendications, et à l'appel de trois syndicats Confédération démocratique du travail (CDT) de la Fédération démocratique du travail (FDT) et du Syndicat national de la Santé Publique (SNSP), les personnels du secteur médical public sont allés pour ainsi dire sous les fenêtres de leur hiérarchie pour réclamer, une revalorisation massive quant à l'indemnisation des risques professionnels pour tous les personnels des établissements de santé, tous secteurs confondus, l'équité de traitement dans l'attribution des mesures salariales mais également l'amélioration de leurs conditions de travail. Ces sit-in interviennent également dans le but de modifier le statut des médecins pour assurer l'équité avec l'ajout de deux échelles, en plus d'une solution définitive au dossier des infirmières licenciées par l'Etat (formation de deux ans), grâce à une mise à niveau exceptionnelle, un nouveau décret et un nouveau nom à l'assistant médical avec ajout de deux nouvelles échelles. Les trois syndicats de la santé ont choisi ce slogan singulier pour valoir leur droit « Nous exprimons la colère et luttons contre la maladie ». Ils dénoncent « l'indifférence du Chef du gouvernement et du ministre des Finances quant à la préoccupations et attentes des professionnels de la santé, et surtout le silence assourdissant dans lequel ils se complaisent en guise de fuite en avant ». Le Chef du gouvernement fait la sourde oreille quant à leurs doléances mais en revanche appelle à unir les efforts et à donner plus pour se préparer au processus de vaccination et poursuivre les réalisations positives dans la lutte contre l'épidémie », ont-ils critiqué. Ces manifestations simultanées de deux heures auxquelles les professionnels de santé se sont livrés aujourd'hui, mercredi, sont les plus importantes du genre, que ce soit au niveau du bloc syndical ou au niveau de la couverture, puisque le nombre a atteint 92 arrêts simultanés à travers le pays. Photo Mounir Mehimdate Dans une déclaration à Hespress, le Dr Karim Belemkadem, secrétaire général national du Syndicat national de la santé publique, a déclaré que les arrêts de travail pour protestations « sont le début d'un programme de lutte dans le but de transmettre le message au gouvernement, représenté par son Chef et les ministres des finances et de la santé, pour exprimer leur colère face à la procrastination et à l'incapacité de traiter sérieusement le dossier de la demande de cadres de santé ». Notre interlocuteur a ajouté que les syndicats de la santé sont impliqués depuis deux ans dans des réunions périodiques et responsables dans le cadre du dialogue social sectoriel, « mais il apparaît avec le temps que leurs revendications ne sont pas suffisamment prises ni au sérieux ni en considération par le gouvernement ». Photo Mounir Mehimdate Dans ce contexte, Karim Belemkadem a déclaré que le discours du gouvernement sur les cadres de santé est « caractérisé par des doubles emplois », ajoutant: « Le gouvernement parle du secteur de la santé comme l'une de ses priorités, mais il ne travaille pas pour la mettre en œuvre, car la loi de finances a été approuvée sans aucune réponse à cela. Elle comporte une réponse aux exigences des cadres de santé, tandis que le budget alloué au secteur de la santé reste loin de la réalité et des slogans chantés par le gouvernement ». Photo Mounir Mehimdate En revanche, une source des syndicats appelant à la protestation des professionnels de la santé a déclaré aujourd'hui que, malgré l'incapacité du gouvernement à répondre aux demandes des travailleurs de ce secteur, ils n'épargneront aucun effort pour faire réussir la campagne de vaccination contre le Coronavirus, ajoutant, » Nous continuerons de poursuivre les efforts colossaux que nous avons déployés depuis près d'un an, malgré la pression subie et malgré le traitement négatif quant à nos exigences par le gouvernement. Photo Mounir Mehimdate