Composant essentiel dans l'alimentation des Marocains, le pain fait, depuis quelques jours, l'objet d'une polémique liée principalement à sa composition, notamment sa teneur en pesticides. Mais plusieurs problèmes entourent la chaine de production de cet aliment. Alors que le Maroc importe la grande majorité du blé consommé, une partie est produite localement, et dans les deux cas, l'encadrement de la filière est quasi-inexistant selon la Fédération Marocaine des droits du consommateur (FMDC) qui alerte sur la qualité du pain mis en vente. Plusieurs problèmes sont soulevés par la Fédération, et ces derniers concernent toutes les étapes de production du pain jusqu'à sa distribution. La FMDC indique à ce titre que le blé fait partie des aliments les plus exposés aux pesticides « dans toutes les étapes de sa culture et de sa transformation ». Ce ci alors que la déclaration obligatoire des substances des intrants chimiques utilisés et leurs quantités, est prévue dans la loi, sans pour autant être mise en application. Appelant à un « contrôle rigoureux », la Fédération indique que l'activité de production de pain est faite dans une totale « anarchie », notamment au niveau des moulins, des points de vente et de distribution du blé et du pain, où le contrôle est quasi-inexistant. En ce sens, la Fédération Marocaine des droits du consommateur rappelle que les agriculteurs et les producteurs agricoles sont obligés de tenir un registre d'utilisation de pesticide, de même que les propriétaires de moulins, de boulangeries et de dépôts de graines qui doivent avoir une accréditation sanitaire. La FMDC, qui mène depuis 2012, une campagne de sensibilisation sur les pesticides utilisés dans le blé et les graines destinées à la production de farine, ne désespère pas et appelle à un contrôle rigoureux, aussi bien concernant les pesticides, que l'utilisation de certains ingrédients dans la fabrication du pain, comme la farine sans fibres, l'utilisation du sucre (au moins 3 grammes de sucre retrouvés dans chaque pain) et du sel. Alors que le Marocain consomme en moyenne 3,5 pain par jour, la quantité de sel autorisée doit être encadrée par texte juridique et des conditions juridiques doivent être posées concernant les types de pain et leur fabrication. Face à la hausse des prix des matières premières, plusieurs fabricants de pain, de leur propre aveu, ont commencé à rajouter substances dans le pain ou en remplacer d'autres, notamment concernant l'ajout du sucre semoule à la place du glucose de mais, ou l'utilisation de farine sans fibres. Mais en situation normale, tous les fabricants (moulins, boulangeries et détaillants), devraient disposer d'un numéro de certification ou d'autorisation délivrée par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), e ce après contrôle. Les consommateurs ont également noté ces dernières années des changements au niveau pain, devenant ainsi plus petit ou plus léger, et des changements au niveau de la texture, et cela, malgré la présence de normes précises.