Le Royaume du Maroc a officiellement proposé aux Etats-Unis d'Amérique de développer la coopération militaire entre les deux pays en incluant la réalisation de projets communs dans le domaine des industries de défense au Maroc. Cette demande, intervient en exécution des Hautes Instructions Royales relatives à la tenue de la 11è session du Comité consultatif de défense (DCC). Aussi, dans ce cadre de coopération militaire, le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l'Administration de la Défense nationale, Abdeltif Loudyi, a reçu, le Sous-Secrétaire à la Défense US, chargé des Affaires politiques, Anthony Tata, en visite de travail pour trois jours dans le Royaume à la tête d'une importante délégation militaire. Régulière, dense et diversifiée, cette coopération concerne notamment les domaines de la formation des cadres, de l'échange d'expertise et l'organisation d'exercices conjoints d'envergure. Elle est, par ailleurs, ponctuée par la tenue régulière et en alternance de réunions du Comité consultatif de défense. Lors de cette rencontre qui se tient à Rabat, le Royaume du Maroc a exprimé sa volonté de développer des relations de coopération militaire exceptionnelles avec les Etats-Unis pour promouvoir des industries militaires au Maroc et une coopération au niveau africain dans ce domaine, ce qui permettra le transfert de l'expertise américaine et des technologies pionnières vers le Royaume, indique un communiqué de l'Etat-Major Général des Forces Armées Royales (FAR). Abdelhamid Harfi, expert en affaires militaires, estime que l'objectif de la coopération dans le domaine des industries militaires entre Rabat et Washington est de développer des avions F16 au Maroc. Le Maroc a conclu un énorme accord avec les Etats-Unis, en vertu duquel il a obtenu 25 avions de combat F16 et a développé des avions marocains du même modèle pour devenir le chasseur F16V. C'est probablement un pas de géant que le Maroc compte effectuer dans l'industrie militaire. La flotte marocaine de F16 des Forces Royales Air (FRA) sera toute de standard Viper, l'un des modèles les plus performants du célèbre chasseur américain. Si un nouvel escadron F16 est fabriqué dans les usines de Lockheed Martin sur le sol américain, il sera modernisé directement par les ingénieurs marocains au Royaume. Dans sa déclaration à Hespress, Abdelhamid Harfi a expliqué que dans le cas où l'Administration américaine approuverait la proposition marocaine, la technologie américaine dans le domaine des industries de défense sera transférée au Maroc, indiquant que le plan vise à assister les compétences marocaines dans le processus de développement des chasseurs F16 en Amérique, puis de transférer cette technologie et expérience à l'industrie locale au Maroc. L'expert a ajouté que le monde des industries militaires, n'est pas une première pour le Maroc car le Royaume a des expériences dans ce domaine dans le cadre de la coopération internationale, comme avec la France, la Belgique et Israël. Compte tenu du coût financier très élevé des industries militaires, le Maroc ne s'est pas concentré sur celles-ci ces dernières années, a déclaré notre interlocuteur, soulignant que le Maroc avait initialement choisi de se consacrer dans un premier temps à l'équipement des infrastructures industrielles dans le cadre du plan de décollage industriel, et dont les résultats sont visibles aujourd'hui dans les usines automobiles et l'aviation civile. La même source a souligné que « le Maroc est désormais sur la liste des vingt plus grands exportateurs mondiaux de voitures, en plus de commencer à fabriquer un moteur de voiture avec une expérience 100% marocaine locale, qui fournit une plate-forme appropriée pour entrer dans les industries militaires ». Harfi a expliqué que le Maroc, depuis le début du troisième millénaire, s'est engagé dans la recherche scientifique militaire pour développer des armes de guerre indigènes principalement basées sur le développement de matériel. Au point de vue industrie aéronautique militaire, les avions F5 ont déjà été développés en partenariat avec des sociétés israéliennes à Meknès, tout comme l'avion Mirage 1, en partenariat avec la France et la Belgique. Ainsi, le Maroc a accumulé une très grande expérience dans le domaine du développement et de la modernisation des équipements militaires au niveau local, selon l'expert en affaires militaires, qui a indiqué que le coût de développement du matériel militaire à l'étranger est élevé par rapport à son développement chez soi, ajoutant que « le partenariat avec l'Amérique dans ce domaine se développera davantage de manière à mettre à jour le matériel militaire local, avec une tendance à la coopération entre les deux pays pour fabriquer des équipements militaires destinés au marché africain à partir du Maroc ».