Emoi général en France après la publication d'une vidéo montrant un producteur de musique en train de se faire violemment tabassé par plusieurs policiers à l'intérieur de son studio d'enregistrement à Paris. Une séquence qui relance de débat des « violences policières ». Une proposition de loi sur la « sécurité globale » visant à réprimer la diffusion malveillante d'images des forces de l'ordre, est en cours d'examen au parlement au moment où les violences policières filmées secouent la France. La séquence, filmée par les caméras de surveillance ainsi que par plusieurs voisins, a été révélée jeudi par un média en ligne, avant d'envahir la toile. Cette vidéo a soulevé l'indignation de la classe politique qui dénonce « un phénomène de violences policières » après plusieurs incidents impliquant notamment des fonctionnaires de police, le gouvernement, lui, refuse de parler de phénomène mais plutôt de cas isolés. Face aux images du passage à tabac du producteur de musique, le président français Emmanuel Macron s'est dit « très choqué", tandis que son ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, qui a demandé la suspension des policiers mis en cause dans cette affaire, a fait part de sa consternation face à des images « inqualifiables et insupportables ». La séquence vidéo a également ravivé un débat déjà tendu, depuis plusieurs jours, au sujet d'une proposition de loi sur la « sécurité globale » soumise par le gouvernement au parlement, et qui entend réprimer la diffusion malveillante d'images des éléments des forces de l'ordre. L'adoption de cette loi, vendredi dernier par l'Assemblée nationale, dominée par la majorité gouvernementale, a suscité l'indignation des médias et des associations de défense des libertés, qui dès le lendemain, ont riposté par l'organisation de manifestations dans plusieurs villes de l'hexagone. Le premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi qu'il allait mettre en place « une commission indépendante chargée de proposer une nouvelle écriture de l'article 24" de la proposition de loi sur la « Sécurité globale », qui punit la diffusion malveillante d'images de policiers. La commission, créée sur proposition du ministre de l'Intérieur, sera conduite par le président de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH), Jean-Marc Burguburu. « L'objectif est de nourrir utilement l'examen de la proposition de loi sur la sécurité globale en janvier au Sénat dans le respect des prérogatives de la représentation nationale », affirme Matignon.