Alors que les voix appelant à l'amélioration du contenu marocain diffusé sur YouTube se font de plus en plus fortes, nombre de « Youtubeurs » peu scrupuleux et n'ayant cure d'aucune moralité continuent de s'adonner à des diffusions de vidéos indécentes voire perverses qui paradoxalement font le bonheur de biens des followers. Indépendamment de la valeur morale de ce qui est diffusé sur la plateforme YouTube, force est de constater que des vidéos à l'image de « routini yaoumi » (ma routine quotidienne) cartonnent sur la toile, en dépit des plaintes de citoyens marocains qui contestent ces diffusions y voyant qu'une grande partie de l'émission est devenue une véritable menace pour un certain nombre de valeurs de notre culture. Pire, elles touchent même, divers segments de la société, y compris les jeunes enfants. Le processus est simple, pour peu de contourner les règles de la plateforme, il suffit de charger ses vidéos quelqu'elles soient, sur sa propre chaîne YouTube et gagner un peu d'argent si elles suscitent de l'intérêt. Il y a des mois, les sites de réseaux sociaux étaient pleins d'appels pour freiner les scandales de « ma routine quotidienne », mais ces appels ont été vains, car ces chaînes attirent toujours et de plus en plus un large public. Les vidéastes étant encouragés en cela à élever le niveau d'audace dans ce qu'ils « offrent » aux téléspectateurs. « La raison de la » détérioration » de la valeur du contenu marocain sur » YouTube » est attribuée à un certain nombre de raisons, dont la plus importante est la recherche d'un profit financier rapide », selon Saïd Slimani, un expert dans le domaine de l'informatique et l''un des fondateurs du magazine Internet Directory. Slimani a déclaré, à Hespress, que « les incitations matérielles fournies par YouTube « maintiendront inévitablement cette situation, tant que la question est principalement liée au revenu matériel stable de nombreuses personnes et familles qui ont été impliquées dans la préparation de ces chaînes ». » Après la propagation de la pandémie du coronavirus, de nombreux Marocains pensaient que ces diffusions pour le moins immorales sur le site YouTube reculeraient, au profit de vidéos sur la Covid-19 que des universitaires et des experts diffusent régulièrement sur la plateforme. « C'était se tromper sur le modus de dissuasion, car ce facteur ne les a pas détourné, les « youtubeurs marocains » sont au sommet de leur art et continuent à tenir la vedette ». Slimani estime que « ces chaînes ont su tirer profit d'une évolution des valeurs tendant à la déchéances ajoutant que la base sur laquelle travaillent les promoteurs de ces contenus tient de la célèbre expression, ''les gens veulent ça'' ». En réponse à une question de savoir si la création basée sur l'excitation est un problème éphémère, Slimani a déclaré: « Je pense que ce phénomène s'est accentué et à partir de là, il est difficile de le décrire en passant très rapidement … et les choses transitoires ne peuvent pas durer aussi longtemps ». En l'absence de toute possibilité de contrôler le contenu de ce qui est publié, Slimani confirme ce fait en disant: « Lorsque nous parlons des moyens de réhabiliter le contenu marocain sur la plate-forme YouTube c'est pas donné, car certaines chaînes qui faisaient exception avec leur contenu haut de gamme ont annoncé leur retrait, alors que le produit de « l'insignifiance » du contenu marocain sur « YouTube » s'intensifie ». Slimani estime que « le seul moyen de faire progresser le contenu présenté est d'adopter une approche éducative pour les générations futures et de travailler à encourager des initiatives instructives visant à fournir un contenu significatif ».