Après un silence qui a duré plus de vingt jours sur la fermeture du passage de Guerguerat entre le Maroc et la Mauritanie, notre voisin méridional s'est, on va dire, enfin prononcé officiellement, par l'intermédiaire de son porte-parole, Sidi Ould Salem, sur la question. Il a déclaré mercredi, que « la diplomatie mauritanienne s'emploie à résoudre le problème du passage de la frontière du Guerguerat dans les meilleurs délais et au moindre coût pour la région ». La Mauritanie de cette position officielle tente de s'inscrire dans un rôle de médiateur pour résoudre la grave la crise frontalière qui avant tout, nuit à son économie en plus de celles des autres pays de la région. Ould Salem, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, a déclaré que la crise du Guerguerat est liée à une zone démilitarisée, affiliée aux Nations Unies. « Nous ne faisons pas partie du conflit, mais nous nous en préoccupons en tant que voisins de toutes les parties », a-t-il ajouté. La fermeture du passage du Guerguerat a entraîné la suspension des échanges commerciaux entre la Mauritanie et le Maroc, ce qui a conduit à une crise d'approvisionnement des marchés mauritaniens notamment en produits agricoles et dont les prix ont explosé en Mauritanie provoquant la colère des citoyens. Samedi dernier lors du discours royal de l'anniversaire de la Marche Verte, le roi du Maroc, Mohammed VI, avait dénoncé le Front Polisario qui faisait toujours obstacle au mouvement des transports entre le Maroc et la Mauritanie. Le Souverain avait souligné que le Royaume restera ferme sur ses positions et ne se laissera nullement fléchir par les provocations stériles et les manœuvres désespérées des mercenaires du Polisario. De son côté, Ismail Ould Cheikh Ahmed, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, s'est entretenu téléphoniquement avec le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, mercredi soir, à propos de la fermeture du passage de Guerguerat par le Front Polisario. Un communiqué publié par le ministère mauritanien des Affaires étrangères a déclaré: « que l'entretien avait évoqué la situation tendue dans la bande de Guerguerat près des frontières nord du pays », notant que « le Secrétaire général n'a pas caché ses inquiétudes quant à la gravité de la situation sur le terrain ». Le communiqué a ajouté que les deux parties ont discuté « de la dimension de la situation existante et de la crainte qu'elle conduise à une violence illimitée », rappelant le « rôle que tout le monde attend de l'ONU pour parvenir à une solution à cette situation le plus rapidement possible ». La source du MAE a également indiqué que le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies avait acté tous les contacts que la Mauritanie avait noués il y a deux jours afin d'éviter toute aggravation de la situation sur le terrain, soulignant qu'il « ne cachait pas ses inquiétudes quant à la gravité de la situation sur le terrain ». Le ministère mauritanien des Affaires étrangères a conclu sa communication en soulignant que « le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies a officiellement demandé à la Mauritanie de jouer son rôle positif reconnu par toutes les parties pour résoudre cette crise ». Commentant la décision mauritanienne de résoudre la crise dans la région frontalière, la plupart des spécialistes du dossier du Sahara marocain confirment que « la solution à la crise de Guerguerat sera purement mauritanienne, et que l'intervention diplomatique mauritanienne est la seule clé pour surmonter la dissonance psychologique entre les parties, qui a approfondi les débats politiques issus des tensions dans la région en quelques jours ».