L'Assemblée générale de l'ONU s'ouvre mardi à New York dans une ambiance morose. Aucun dirigeant mondial ne s'est déplacé à cause de la pandémie du coronavirus. La salle du complexe des Nations unies connaîtra une Assemblée générale des plus atypiques au moment où le monde est en train de vivre de sérieuses crises. Pour cette édition, le sommet se fera exclusivement sur le web et les 193 discours des dirigeants seront retransmis un à un tout au long de la semaine sur le site web de l'ONU. Le bâtiment restera quasi-vide, le nombre des diplomates des pays membres sera considérablement restreint au moment où cette manifestation rassemble généralement 10.000 personnes parmi les présidents, chefs de gouvernement, ministres et autres diplomates. Après une introduction du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le président brésilien Jair Bolsonaro parlera le premier, comme le veut la coutume, suivi de Donald Trump. Des sommets thématiques (Covid-19, climat, Liban, Libye, biodiversité…), aussi virtuels, sont prévus dans les semaines à venir en marge de l'Assemblée. Lundi, lors d'un sommet consacré au 75ème anniversaire de l'Organisation, le président américain Donald Trump s'est fait représenter par une ambassadrice adjointe de la mission américaine auprès de l'ONU. Profitant de son absence, le président chinois Xi Jinping a estimé à cette occasion que « l'ONU doit se concentrer sur l'action » ajoutant qu'il « nous faut faire une réflexion sérieuse sur l'ONU dont nous avons besoin ». « Notre maison commune est en désordre à l'image de notre monde. Ses fondations s'érodent, ses murs se lézardent parfois sous les coups de boutoir de ceux-là même qui l'ont construite », a déclaré le président français Emmanuel Macron admettant des dysfonctionnements au sein de l'ONU dont la voix ne porte plus autant ces dernières années. De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a réclamé « de réformer le Conseil de sécurité » pour davantage d'égalité dans le monde, ce que la chancelière allemande Angela Merkel a approuvé en affirmant que « le Conseil de sécurité est trop souvent dans l'impasse » et « nous avons besoin de réformes » avec une Allemagne dans une instance « agrandie », a-t-elle dit.