« Cette page n'est pas disponible » ou « Le lien que vous avez suivi est peut-être rompu, ou la page a été supprimée » c'est en ces termes que Facebook Inc a supprimé les pages du groupe d'extrême droite Patriot Prayer et de son fondateur Joey Gibson. Le groupe Facebook souvent accusé de laxisme avec les mouvements qui incitent à la haine, s'était distingué dernièrement par ses mesures visant à assurer que sa plateforme ne serve pas de véhicule aux violences, comme fut le cas à l'encontre de QAnon. Toujours est-il que si Patriot Prayer n'est plus présent sur Facebook, il dispose cependant, toujours d'un compte Twitter et d'autres réseaux sociaux aussi efficaces que Facebook. Sur le terrain, Patriot Prayer a accueilli des dizaines de rassemblements pro-armes et pro-Trump et ses membres se sont affrontés à plusieurs reprises avec des groupes de gauche dans la région de Portland. Un partisan du groupe, Aaron «Jay» Danielson a d'ailleurs été tué cette semaine après avoir pris part, dans le cadre d'une campagne d'hostilités, à une caravane de camionnettes pro-Trump qui avait affronté des manifestants dans le centre-ville de Portland. Son présumé meurtrier, Michael Forest Reinoehl, un partisan du mouvement de gauche Antifa, abréviation d'anti-fasciste a été abattu par la police deux jours après. Le groupuscule se définit avant tout comme « chrétien », mais est surtout connu pour sa violence à l'égard des militants d'extrême gauche. Ce petit groupe d'activistes conservateurs qui a émergé dans les Etats de l'Oregon et de Washington, dans l'ouest des Etats-Unis, avec et après l'élection de Donald Trump, en 2016 est basé à Portland, et a été créé par Joey Gibson qui le dirige depuis l'Etat de Washington. Le mouvement se dit « libertaire conservateur ». Il s'était vraiment fait connaître en août 2017 lors d'une manifestation suprémaciste +blanc et néonazi+ où une voiture avait foncé dans une foule de contre-manifestants tuant une personne et blessant 19 autres à Charlottesville. Patriot Prayer profitait alors de cet évènement pour se faire un nom. Rejoint ensuite par Proud Boys (mouvement exclusivement masculin et pro-Trump) et deux autres mouvements de nationalistes blancs et d'extrême droite, ensemble ils avaient fait campagne à la candidature pour le camp républicain à l'élection de sénateur de l'Etat de Washington. Des contre-manifestants se sont interposés et il y eut de violentes échauffourées désignées depuis par la police de l'Oregon qui s'était interposée, comme de graves troubles civiles. Les membres de Patriot Prayer selon les observateurs ont une idéologie vague ou plutôt limitée et trois principes, Dieu, le premier amendement (loi qui interdit notamment au Congrès d'adopter des lois limitant la liberté de religion et d'expression) et la violence. Ils soutiennent Donald Trump qui le leur rend bien. Face à l'extrême droite se trouve une coalition hétéroclite, que Donald Trump qualifie « antifa » et qu'il l'accuse de regrouper des « agitateurs, des anarchistes ou des émeutiers ». Ces derniers tout autant violents mais moins organisés luttent contre les suprémacistes blancs et cet amalgame de haine de part et d'autre fait craindre des débordements en cette dernière ligne droite de la présidentielle. Le risque de violences politique est bel bien réel aux Etats-Unis surtout en cette période de récession et de pandémie du coronavirus Covis-19 qui ravage le pays.