Le premier lundi de septembre est autant symbolique qu'historique aux Etats-Unis dans ce sens où c'est la fête du travail « Labor day ». Aussi les Américains bénéficient d'un long week-end et ce, à huit semaines de l'élection présidentielle américaine, en pleine campagne électorale marquée par de fortes tensions entre les deux camps sur la question du racisme. Cette année il sera sous le signe de manifestations durant tout ce long week-end, certains rassemblements soutenant le président américain Donald Trump, tandis que d'autres se poursuivront contre les inégalités raciales et la violence policière à travers les Etats-Unis. A Louisville dans l'Etat du Kentucky, une marche à la mémoire de Breonna Taylor aura lieu samedi devant l'hippodrome de Churchill Downs alors qu'un derby sans spectateur se déroulera à l'intérieur. Taylor, est cette travailleuse médicale noire âgée de 26 ans, tuée en plein sommeil le 13 mars dernier par la police de Louisville qui a fait irruption dans son appartement avec des armes à feu l'ayant confondue avec quelqu'un d'autre. Sa mort, aux côtés de celle de George Floyd, un homme noir décédé en mai après qu'un policier blanc de Minneapolis se soit agenouillé sur son cou, a contribué à déclencher l'un des plus grands mouvements de protestation de l'histoire du pays, avec des manifestations quasi quotidiennes dans les villes depuis lors. Les partisans de Trump ont organisé des rassemblements pour le week-end. En Géorgie ils décoreront leurs véhicules de drapeaux et américains et vont faire des boucles autour d'Atlanta sur l'Interstate 285 pour « montrer notre amour et notre fierté pour notre pays et son président », selon les organisateurs. Un groupe appelé RefuseFascism.org a déclaré qu'il avait organisé des manifestations dans 23 villes samedi, qualifiant les actions de Trump de forme de fascisme qui empirerait s'il est élu pour un second mandat. « Depuis la destitution, Trump s'est de plus en plus déclaré être au-dessus de la loi et être la loi », a déclaré Coco Das, qui s'est identifiée comme la porte-parole du groupe. « Ce qu'ils visent, c'est une Amérique fasciste suprémaciste blanche, chrétienne-suprémaciste, masculine-suprémaciste ». Les manifestations à l'échelle nationale sont passées au premier plan de la campagne de réélection de Trump pour l'élection présidentielle des Etatds-Unis du 3 novembre. Cette semaine, Trump, et son challenger démocrate, Joe Biden, ancien sénateur et vice-président, se sont rendus à Kenosha, dans le Wisconsin. La ville du Midwest a été le théâtre d'affrontements entre manifestants, policiers et miliciens après que la police a abattu Jacob Blake, un peintre noir, dans le dos sept fois à bout portant, laissant ses jambes paralysées à vie. Biden a rencontré la famille de Blake et s'est entretenu avec Blake au téléphone et a exprimé sa sympathie aux personnes qui protestaient contre la violence policière avec pour cri de ralliement « Black Lives Matter ». Trump a pour sa part visité des entreprises endommagées, a décrié ce qu'il appelle des manifestants « sans loi » et a défendu les services de police en tant que défenseurs de « la loi et de l'ordre », tout en refusant de condamner les justiciers armés de droite qui ont été accusés d'avoir attaqué et même tué des manifestants à Kenosha. Un peu comme pour raviver les tensions, le président américain Donald Trump a ordonné la suppression des formations contre le racisme dispensées dans l'administration fédérale, qui constituent selon lui de la « propagande clivante et anti-américaine », a annoncé vendredi la Maison Blanche.