Malgré des tensions grandissantes de jour en jour entre les deux premières puissances mondiales, la Chine s'est dite « disposée » à prendre part aux discussions menées par la Russie et les Etats-Unis en vue de réduire leur armes nucléaires. Pékin accuse néanmoins Washington de vouloir exercer un « subterfuge ». « Affirmer que le petit nombre de têtes nucléaires possédé par la Chine constitue une menace pour la sécurité américaine, alors que les Etats-Unis en ont quelque 6.000, cela défie toute logique », a déclaré mercredi Fu Cong, un haut responsable du ministère chinois des Affaires étrangères. Toutefois, la Chine reste « disposée » à rejoindre les discussions américano-russes pour tenter de prolonger le Nouveau traité Start. Un accord strictement conclu entre Moscou et Washington qui doit limiter le nombre très important de leurs têtes nucléaires et expire en février 2021. Leurs négociations ont e lieu fin juin à Vienne. Alors que les Etat-Unis disposent selon les derniers chiffres de 2020 de quelque 5.800 ogives nucléaires et de 6.375 pour la Russie, la Chine reste loin dernière avec 320 ogives nucléaires, plus proche de la France avec 290, et 215 pour le Royaume-Uni, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Mais Washington estime qu'il faudrait inclure quand-même la Chine car elle estime que sa capacité nucléaire est en rapide expansion. Jusqu'ici, Pékin refusait prétextant que son arsenal n'était pas aussi important que la Russie et les Etats-Unis. La Chine s'est dite d'accord sur le principe de rejoindre les discussions russo-américaines mais a apposé une condition. « Je vous assure que si les Etats-Unis se disent prêts à réduire leur arsenal au niveau chinois, la Chine sera disposée à participer aux discussions dès le lendemain », a déclaré en ce sens M. Fu, directeur-général du service de contrôle des armements. Le responsable chinois a par ailleurs plaidé pour la prolongation du Nouveau traité Start qui limite à 1.550 d'ogives nucléaires et une réduction significative des arsenaux russe et américain, seules conditions capables selon lui d'amener les autres nations dotées de l'arme nucléaire à la table des négociations. Appeler la Chine à y participer est un « subterfuge » des Etats-Unis afin d'avoir « un prétexte grâce auquel ils pourront se retirer du traité », a encore affirmé le responsable chinois. « Leur véritable objectif est de se débarrasser de toutes les restrictions et d'avoir carte blanche pour obtenir une supériorité militaire sur tous leurs adversaires, réels ou imaginaires. »