Plus d'un millier de députés européens de 25 pays ont signé une déclaration commune mardi, appelant à des « mesures décisives et punitives » contre Israël si l'Etat hébreu venait à appliquer une quelconque souveraineté sur certains pans de la Cisjordanie le premier juillet. En effet, selon le plan de « Donald Trump » c'est la date butoir à la perspective d'une annexion de territoires en Cisjordanie par Israël. Les termes d'un accord relatif à la formation d'un gouvernement d'union avec son ex-rival Benny Gantz, permettant en effet, au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'annoncer à partir de cette date sa stratégie pour traduire dans les faits le plan de l'administration Trump pour le Proche-Orient. Ce plan prévoit l'annexion par Israël de la vallée du Jourdain, vaste langue de terre arable, et de la centaine de colonies juives en Cisjordanie occupée, en plus de la création d'un Etat palestinien sur un territoire réduit et sans Al-Qods pour capitale. « L'acquisition de territoires par la force n'a pas sa place en 2020 et doit avoir des conséquences proportionnées » est-il écrit dans le document signé par les élus de 25 pays d'Europe où l'on peut également lire « Nous, parlementaires de toute l'Europe engagés en faveur d'un ordre mondial fondé sur des règles, partageons de vives inquiétudes concernant le plan du président Trump pour le conflit israélo-palestinien et la perspective d'une annexion israélienne du territoire de la Cisjordanie. Nous sommes profondément préoccupés par le précédent que cela créerait pour les relations internationales en général ». Dans cette lettre signée par tous les partis de toutes les tendances politiques européennes, les députés écrivent, « Nous avons de sérieuses préoccupations concernant le plan du président américain », l'annexion selon eux, « s'écarte des principes convenus au niveau international » et serait « fatale aux perspectives de paix dans la région, tout en remettant en cause les normes les plus fondamentales régissant les relations internationales ». Et les députés de conclure « L'Europe a les outils diplomatiques pour promouvoir ce juste objectif, et nous sommes prêts à soutenir de tels efforts ». Pour sa part le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré mercredi au Parlement de la Ligue arabe, « si Israël annexe ne serait-ce qu'un centimètre de la Cisjordanie, il sera obligé de porter les responsabilités d'un occupant sur la population civile, conformément à la quatrième Convention de Genève ». De son côté, le chef de la diplomatie palestinienne, Riad Al-Malki, a qualifié de « crime », toute annexion de territoires de la Cisjordanie par l'Etat hébreu devant le Conseil de sécurité de l'ONU et a averti « d'immédiates répercussions » si le projet se concrétisait. Pour agir, Netanyahu bénéficie d'une fenêtre d'opportunité de seulement quelques mois car la réélection à Washington de son principal allié, Donald Trump, est loin d'être assurée, notent des analystes. Ce fait jouant nettement en faveur d'une annexion rapide que tout le monde craint fortement quoiqu'en Israël, l'appui à l'annexion est parti en éclats dans l'opinion publique, descendant sous le seuil des 50%, avec à la clé la crainte d'une nouvelle vague de violences en pleine crise économique née de la pandémie du coronavirus (Covid-19).