Les chauffeurs de grands taxis de Salé sont à nouveau descendus dans la rue, refusant encore et toujours la décisions des autorités publiques de reprendre leur activité sans aucune garantie, en appelant cette fois-ci, au Roi Mohammed VI, qui représente pour eux le dernier recours après que la Wilaya ait fermé la porte du dialogue. Selon Ibrahim Taie, représentant des chauffeurs de taxi, cette catégorie a subi un arrêt de travail de 3 mois ordonné par le Wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, pour limiter la propagation de coronavirus. «Cette décision, dit-il, n'a été appliquée qu'au niveau de la région de Rabat contrairement aux 11 autres régions du Royaume où les grands taxis étaient toujours en activité ». Mounir Mehimdate Rassemblés à la place Btana, pas loin de la gare routière de Salé, les taximen n'ont cessé de scander leur détresse. Notre interlocuteur assure que cet arrêt de travail a engendré une « crise financière sans précédent chez les chauffeurs de taxi, qui gagnent leur vie au jour le jour, et qui dans leur majorité n'ont pas reçu les aides financières fournies par l'état ». Avec l'allègement des mesures du confinement, les chauffeurs de taxi ont été appelés par les autorités à reprendre leur activité chose qu'ils ont refusée tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte par la Wilaya. Mounir Mehimdate Pour les chauffeurs de taxi, il est juste « inconcevable d'arrêter le travail trois mois, et reprendre d'un coup en ayant à côté un agrément et une assurance à payer, sans oublier la moitié de la recette qui saute » puisqu'ils seront obligés de ne transporter que 3 clients au lieu de 6, et surtout qu'il s'agit de long trajets entre les villes et du coup « la facture du gasoil coûte également de l'argent ». Ils refusent ainsi de payer toutes ses charges puisqu'ils n' »ont tout simplement pas les moyens« . Un dossier revendicatif qui n'a pas été à ce jour, ni rejeté ni accepté pas la Wilaya, qui garde encore le silence sur cette affaire. Mounir Mehimdate Après un premier sit-in à Salé, il y a une semaine, les chauffeurs de grands taxis voulaient se rendre ce mercredi 23 juin devant le Palais Royal pour demander l'aide du Roi, après que « la Wilaya ait fermé la porte du dialogue en ce qui concerne leur dossier revendicatif », fait noter Ibrahim Taie, avant d'être stoppés par les autorités. Pour notre interlocuteur, la protestation se poursuivra jusqu'à ce que leur dossier revendicatif soit pris en charge, soulignant que « c'est leur avenir et celui de leurs familles et leurs enfants qui est en jeu ». Il conclut en précisant que « les chauffeurs de grands taxis font partie de la catégorie de personnes vulnérables au Royaume qui doit être soutenue comme tout autre secteur». Mounir Mehimdate